Bovins viande : « Une transmissibilité rendue délicate par l’ampleur des capitaux mobilisés »
À partir d’un échantillon d’exploitations (1) suivies dans le cadre du dispositif Inosys réseaux d’élevage, Chambres d’agriculture France et l’Idele ont dressé un état des lieux de la santé économique, des capitaux mobilisés et de l’endettement à la fois sur les systèmes spécialisés en production de bovins viande (79 %) et ceux en polyculture-élevage (21 %).
À partir d’un échantillon d’exploitations (1) suivies dans le cadre du dispositif Inosys réseaux d’élevage, Chambres d’agriculture France et l’Idele ont dressé un état des lieux de la santé économique, des capitaux mobilisés et de l’endettement à la fois sur les systèmes spécialisés en production de bovins viande (79 %) et ceux en polyculture-élevage (21 %).
Dans les deux cas, « une hausse ralentie mais continue des capitaux est constatée », observe Olivier Dupire, coordinateur du pôle approche globale & références systèmes agricoles à Chambres d’agriculture France. Hors foncier et réalisables, l’actif ramené à l’UMOex progresse de 18 % en huit ans chez les polyculteurs-éleveurs, dépassant 500 000 €/UMOex en 2021. Cette même année, il faut mobiliser 5,76 € d’actif pour dégager 1 € d’EBE. Chez les spécialisés, ce même indicateur se renchérit de 6,5 % sur huit ans pour se hisser à 370 400 € en 2021. Aussi, il faut mobiliser 7,72 € d’actif pour dégager 1 € d’EBE. « Les écarts de capitaux à mobiliser entre les deux types d’élevages s’expliquent principalement par le différentiel de taille du parc matériel lié à l’atelier végétal, explique Olivier Dupire, avant d’ajouter : la hausse du capital est portée par les composantes cheptel (+ 6 %) et parc matériel/installations (+ 11,2 %). » Un constat qui risque de s’aggraver au regard de la récente revalorisation du cheptel, du bâti et du matériel liée à l’inflation.
D’après cette étude, la reprise est lourde en capital dans les deux systèmes, mais généralement plus vite rentabilisée en polyculture-élevage. « Les écarts significatifs de profitabilité entre les exploitations spécialisées en viande bovine et celles jouant sur la complémentarité entre élevage allaitant et grandes cultures penchent en faveur des systèmes en polyculture-élevage », analysent les auteurs.
Quoi qu’il en soit, dans une tendance de fond de capital important pour une rentabilité modérée, « il convient de déterminer la valeur de transmission en réalisant un compromis entre la valeur marchande, la valeur patrimoniale et la valeur économique au regard des objectifs du nouvel installé et de ses attentes en termes de revenu disponible, partage Jean-Christophe Vidal, conseiller études & références à la chambre d’agriculture de l’Aveyron. Cependant, il ne faut pas oublier que la maîtrise technique de gestion du troupeau est un élément central pour la réussite du projet ».
(1) 1 477 fermes suivies a minima pendant six ans sur la période 2014-2021.
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