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Biosécurité : quels sont les points maîtrisés et ceux à améliorer en élevage bovin ?

GDS France présente les premiers résultats de l’analyse des grilles d’auto-évaluation biosécurité en élevage bovin. Les achats d’animaux, les risques au pâturage et des mélanges d’animaux sont plutôt bien maîtrisés. C'est moins facile pour la gestion des animaux malades et de l’équarrissage, ainsi que pour les risques liés à la faune sauvage et aux intervenants en élevage.

© Réussir


 

Les grilles d’auto-évaluation de la biosécurité en élevage bovin élaborées par GDS France en collaboration avec la SNGTV sont disponibles en ligne depuis janvier 2021. Elles permettent à l’éleveur seul ou accompagné par un conseiller d’évaluer le niveau de biosécurité de son élevage et d’identifier ses points forts et ses axes d’amélioration.  

Les données collectées jusqu’en novembre 2023 sur 460 grilles (dont moitié élevages laitiers et moitié élevages allaitants en provenance de 65 départements) ont été analysées par GDS France. La grande majorité des éleveurs qui ont rempli la grille estiment appliquer correctement la plupart des mesures de biosécurité. Les trois-quarts d’entre eux obtiennent en effet un score supérieur à 75 sur 100, aussi bien en élevage laitier qu’allaitant. 

 

Maîtrise des points classiques de biosécurité en élevage 

« Ces premiers résultats indiquent que les points de biosécurité les plus classiques que sont la gestion des achats d’animaux, des risques au pâturage et des mélanges d’animaux sont plutôt bien maîtrisés en élevage bovin », indique GDS France.   

En revanche, des améliorations pourraient être apportées sur la gestion des animaux malades et de l’équarrissage. Un autre volet de risques moins maîtrisés concerne la faune sauvage et les intervenants en élevage et visiteurs.  

 

Faire les tests de dépistage directement chez le vendeur 

Pour les introductions d’animaux, 86 % des éleveurs ont indiqué réaliser un dépistage à l’achat, mais seulement 62 % d’entre eux le réalisaient chez le vendeur. Le respect d’une quarantaine est une des mesures les moins bien maîtrisées avec 69 % des répondants qui estiment la réaliser correctement. « En l’absence de possibilité de quarantaine, un dépistage chez le vendeur avec un transport direct est recommandé », note GDS France.  

Lire aussi : « Le pack intro est un outil essentiel dans la gestion des reproducteurs »

Pour les risques liés aux contacts entre animaux au pâturage, 86 % des éleveurs ayant répondu estiment que l’entretien des clôtures est bien réalisé. Les doubles clôtures représentent un coût important, encore plus avec un parcellaire morcelé, et le pâturage alterné systématique n’est pas facile à respecter. Seulement 51 % des éleveurs y ont recours, mais ce point semble mieux maîtrisé par ceux qui sont en situation de voisinage à haut risque sanitaire. « Le contact mufle à mufle entre bovins voisins de pâture est une voie de contamination importante pour notamment la tuberculose, l’IBR ou la BVD », rappelle GDS France.

Lire aussi : Où en est le plan national de lutte contre la BVD ?

 

Gérer les flux des intervenants en élevage et des visiteurs

Mettre en place un plan de circulation 

La majorité des éleveurs estime ne pas maîtriser les risques liés aux intervenants et visiteurs en élevage, qui sont en effet complexes. Seulement 34 % des éleveurs ont mis en place un plan de circulation pour les visiteurs avec nettoyage et désinfection des bottes à l’entrée et à la sortie. 

Sensibiliser les intervenants en élevage à la biosécurité 

Encore beaucoup d’élevages ne disposent pas de points de lavage spécifiquement réservés au nettoyage et désinfection des bottes à l’entrée des bâtiments pour les intervenants. Il est également probable que les éleveurs sous estiment le risque lié aux intervenants et leur font confiance quant aux précautions prises en amont de la visite.  

Il est parfois difficile d’imposer certaines mesures de biosécurité à certains intervenants, notamment le respect de la zone d’élevage. « Une sensibilisation des intervenants apparait essentielle », observe GDS France. 

Lire aussi : [Biosécurité] Mettre en place une sectorisation de l’élevage

Le nettoyage et désinfection systématique du matériel en commun, et conditions d’utilisation de fumier issu d’autres exploitations est maîtrisé pour 58 % des éleveurs.  

« Le nettoyage des mains n’est pas évoqué dans cette auto-évaluation mais c’est une pratique essentielle et nécessaire de la biosécurité pour limiter la transmission des pathogènes », ajoute GDS France. 

 

Les risques liés à la faune sauvage et aux nuisibles semblent difficiles à maîtriser 

Le point le plus critique concerne l’abreuvement et sa mise hors de portée de la faune sauvage, atteinte par 57 % des éleveurs. Un quart des éleveurs déclare ne pas parvenir à protéger les stocks d’aliments.  

Lire aussi : Tuberculose bovine : quels sont les leviers identifiés pour endiguer la hausse du nombre de foyers ? 

Investir dans un local d’infirmerie isolé 

Pour les risques liés à la circulation des pathogènes au sein de l’élevage, la moitié des éleveurs applique l’isolement des animaux malades et la marche en avant. La présence d’un local d’infirmerie vraiment isolé du reste du troupeau est encore rare. La marche en avant est souvent difficile à cause de l’organisation des bâtiments.   

La moitié des éleveurs indiquent aussi nettoyer régulièrement les bâtiments et 43 % les désinfectent. « Les recommandations actuelles sont de désinfecter uniquement en cas de problème sanitaire afin de ne pas déséquilibrer la flore microbienne non pathogène propre à l’élevage »,  explique GDS France.  

Investir dans une zone dédiée à la gestion des cadavres bovins 

Concernant la gestion des cadavres, avortons et placentas, la moitié seulement des éleveurs arrive à les placer hors de portée de la faune sauvage et des animaux domestiques. Il faut en effet une zone dédiée adaptée, investir par exemple dans une cloche pour les adultes, tout en assurant l’accès au camion de l’équarrissage.  

Les risques sanitaires liés à l’épandage des fumiers sont maîtrisés par 93 % des éleveurs ayant répondu. 

Lire aussi : [Biosécurité] « J’utilise une cloche pour protéger les cadavres de bovins adultes»

La grille d’auto-évaluation vient en complément du guide des bonnes pratiques de biosécurité en élevage bovin. « Les éleveurs mettent déjà en place au quotidien un certain nombre de mesures de prévention. Cependant une approche plus globale, pragmatique et opérationnelle permet d’améliorer l’efficacité des différentes mesures. En effet, l’absence de certaines mesures peut réduire les effets positifs consentis par l’application d’autres mesures », rappelle GDS France et son réseau avec l’appui des vétérinaires et des intervenants en élevage. 

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