Au Gaec La Quairie, le suivi des génisses allaitantes parthenaises est au top
Lauréat pour la seconde fois des Sabots d’or parthenais, Pascal Élie a été rejoint en 2007 sur l’exploitation par son fils Jonathan. Ils voient à nouveau leur travail récompensé. Génétique, technique, rien n’est laissé au hasard au Gaec La Quairie dans les Deux-Sèvres.
Lauréat pour la seconde fois des Sabots d’or parthenais, Pascal Élie a été rejoint en 2007 sur l’exploitation par son fils Jonathan. Ils voient à nouveau leur travail récompensé. Génétique, technique, rien n’est laissé au hasard au Gaec La Quairie dans les Deux-Sèvres.
Entre 2007, année d’installation de Jonathan Élie et obtention du premier Sabot d’or et 2019, année de départ à la retraite de Pascal Élie et obtention du second Sabot d’or, l’élevage du Gaec La Quairie, situé à Saint-Christophe-sur-Roc, a bien évolué mais n’a jamais mis de côté rigueur technique et suivi génétique. « Mon père a repris en 1991 la ferme de mon grand-père maternel. Il a aussitôt remplacé les Normandes conduites en croisement avec du Charolais, par des Parthenaises. Il a également adhéré à Bovins croissance et à l’Upra », commente Jonathan Élie. À l’installation de ce dernier, le troupeau comptabilisait 55 vêlages. Par croît interne, l’effectif a doublé pour atteindre 110 mises bas annuelles, en seulement trois ans.
Aujourd’hui, les 110 Parthenaises sont conduites en vêlages d’automne avec un taux de renouvellement conséquent (plus de 30 %). Les mises bas s’échelonnent de fin août à début novembre. « On rentre les futures mères un mois avant vêlage pour assurer leur préparation. Elles disposent alors de foin, d’enrubannage et de minéraux. Une fois vêlées, elles retournent à l’herbe et sont rentrées début novembre pour la mise à la reproduction. »
Toutes les femelles sont inséminées au cas par cas, par les éleveurs eux-mêmes. Il n’y a pas de taureau de rattrapage. « On utilise des taureaux du catalogue ou achetés en fermes, puis prélevés. Si on ne priorise pas de profil type pour leur sélection, on reste attentifs à l’aptitude au vêlage et aux facilités de naissance pour les primipares. On dépasse rarement une ou deux césariennes par an. Qualités maternelles et croissance représentent deux autres caractéristiques recherchées. Toutes les femelles sont fouillées, à 2 mois pour les génisses, à 3 mois pour les vaches, afin de ne pas garder de bêtes improductives », soulignent les éleveurs. L’âge (pas plus de 10 ans), le niveau génétique et les performances de reproduction (fécondité et fertilité) constituent les principales causes de réformes.
Une partie des génisses conduites en vêlages 2 ans
L’hiver, les veaux ont d’abord du foin puis à 2-3 mois, ils disposent d’un aliment composé pour moitié de la ration des génisses de 2 ans (enrubannage d’herbe, ensilage de maïs) et d’un aliment du commerce (mash à 17 % de protéines). Les veaux mâles sont sevrés à 5-6 mois, les femelles à 8-9 mois. Selon les opportunités du marché, une partie des mâles sont gardés pour être engraissés. « Dans tous les cas, ils doivent avoir quitté l’exploitation avant un an pour laisser place aux vaches prêtes à vêler. Les broutards partent par ailleurs au sevrage, soit à l’export, soit chez un engraisseur. Un à deux mâles sont évalués à la station de Melle chaque année », précise Pascal Élie. D’ailleurs, deux taureaux d’insémination sont issus du troupeau : À ta santé et Garfield.
À l’herbe, les animaux ne sont pas complémentés. L’essentiel des pâtures est aujourd’hui conduit en pâturage tournant dynamique et ceci a commencé il y a 10 ans. « Depuis quelques années, la moitié des génisses mettent bas à 24 mois afin de diminuer le chargement. On les sélectionne vers un an en fonction de leur poids, leurs origines et leur morphologie. Pour ces futures mères, on utilise de la semence sexée femelle de taureaux à génisses pour assurer le vêlage. » Les primipares sont conduites à part et bénéficient d’une complémentation supérieure.
Introduction du gène sans cornes
La croissance des jeunes est surveillée de très près puisque tous les veaux sont pesés à la naissance et ce suivi se poursuit jusqu’à la mise à la reproduction voire, pratiquement jusqu’au vêlage pour les génisses vêlant à 2 ans. Pour être mises à la reproduction à 15 mois, ces dernières doivent atteindre le poids objectif de 450 kg. Au sevrage, en juin, elles sont rentrées en bâtiment. Les génisses qui ne seront pas sélectionnées pour un vêlage à 24 mois retournent au pâturage. Hormis, une dizaine de laitonnes vendues pour l’élevage chaque année, toutes les femelles sont mises à la reproduction.
Autre fait marquant, l’élevage a vu naître la quatrième génération d’animaux sans cornes. En effet, les éleveurs travaillent depuis 2007 à l’intégration de ce gène au sein de leur troupeau. « Nous avons utilisé de la semence d’un taureau limousin sans cornes états-unien. Une femelle sans cornes est née que l’on a inséminé avec de la semence sexée femelle », souligne Jonathan Élie. Aujourd’hui, le troupeau compte quatre femelles génétiquement sans cornes. « Notre objectif est d’obtenir un taureau sans cornes. »
Chiffres clés
Avis d’expert : Dany Chartrin, conseiller Bovins croissance Sèvres Vendée conseils (à la retraite depuis le 31 décembre 2019)
« Toujours en quête d’améliorations »
« Pascal et Jonathan Élie et, dorénavant, Pascaline Quintard pèsent tous les animaux à la naissance, ce qui permet de disposer de données viables dès le départ. Par ailleurs, le suivi des génisses, pesées jusqu’à la mise à la reproduction et même après pour les femelles en vêlage deux ans est performant. Afin d’assurer les manipulations en toute sécurité, l’élevage dispose d’un bon outil de contention. La docilité est un point qui a également été travaillé afin d’approcher le plus possible des animaux calmes. Jusque-là en suivi classique avec Bovins croissance, l’exploitation a opté il y a trois ans pour un suivi plus complet (calcul du coût de production) afin d’affiner encore les détails et d’échanger avec d’autres producteurs. De ces échanges est ressorti un changement de conduite. Dorénavant, l’engraissement des vaches de réforme commence avant le sevrage des veaux afin de réduire le temps d’improductivité des animaux. »