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Aléas climatiques : les systèmes bovins viande contraints à mobiliser davantage de surfaces récoltées

Face au déficit estival de pousse de l’herbe, les éleveurs bovins viande ont tendance à récolter davantage de surfaces, privilégiant l’enrubannage et la diversification des couverts, montrent les données d’Inosys Réseaux d’élevage.

Bovins viande / alimentation / récolte des fourrages / enrubannage / stockage vertical de balles enrubannées / un dôme se forme au sommet de la balle qui facilite ...
Le stockage peu contraignant de l'enrubannage est l'un des facteurs expliquant la popularité de ce mode de conservation de l'herbe.
© Réussir

Pour pallier le déficit de pousse d’herbe, les éleveurs ont tendance à mobiliser davantage de surfaces récoltées pour sécuriser leurs stocks. Ils font également évoluer leurs modes de récolte. En 2021, la récolte d’enrubannage a concerné 65 % de surfaces supplémentaires par rapport à 2014 dans les élevages de bovins viande (1) du dispositif de fermes de référence Inosys Réseaux d’élevage.

 

 
Graphique de l'évolution des surfaces fourragères récoltées entre 2014 et 2021 : maïs ensilage, ensilage d'herbe, enrubannage et foin.
La part de récoltes en fourrages humides, qu’il s’agisse d’enrubannage ou d’ensilage d’herbe, progresse au détriment du foin.

« Si l’enrubannage était plutôt réservé à des récoltes précoces et de qualité, il est désormais devenu un véritable levier d’adaptation mobilisé pour sécuriser les stocks », relate Aurélie Blachon de l’Institut de l’élevage. Cette progression est encouragée, d’une part, via l’agrandissement de la surface fourragère principale (+ 1 à 2 ha de SFP par an, soit +11 % de 2014 à 2021), d’autre part en substitution à la récolte de foin. Un plébiscite que l’ingénieure agronome attribue aux nombreux avantages pratiques de l’enrubannage : des chantiers de récolte – bien que plus coûteux – au printemps comme à l’automne, un stockage moins contraignant que pour des silos d’herbe, une distribution facilitée en été… Face aux aléas climatiques, les éleveurs ont également joué sur la diversification des couverts. « En 2021, un élevage sur trois a implanté des dérobées d’automne ou d’été sur une surface de 11 hectares en moyenne », chiffre l’étude.

Au final, l’ensemble des adaptations mises en œuvre par les éleveurs a permis de limiter la hausse de consommation de fourrages à 15 tonnes de matière sèche supplémentaire en moyenne par élevage et par an. Malgré tout, les achats de fourrage ont augmenté de 35 % en volumes entre 2014 et 2021, et concernaient six éleveurs sur dix en 2020. Les éleveurs ont également acheté davantage de concentrés entre 2017 et 2020. « Cette hausse traduit le recours au concentré pour compenser le déficit fourrager et maintenir les performances lors de sécheresses successives de plus en plus marquées », précise l’experte.

Ces adaptations pèsent sur le coût du système d’alimentation. Pour les systèmes naisseurs, la mécanisation en est le premier facteur de hausse. Alourdie par l’agrandissement des structures, l’essor des récoltes d’enrubannage, la diversification fourragère ainsi que le recours accru à la délégation, elle explique 54 % du renchérissement. Les achats de concentrés, responsables de 30 % de l’augmentation, arrivent en seconde place.

(1) 1 161 exploitations dites « spécialisées en bovins viande ».

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