Affront ou humiliation
Les terres céréalières du Berry séduisent bien au-delà de nos frontières. Un fonds de gestion chinois a récemment acheté 1 700 hectares dans l'Indre et entendrait, paraît-il, étendre encore ce périmètre. L’idée n’est certainement de faire du mécénat pour favoriser l’installation de JA français mais tout simplement de les faire cultiver par des salariés. Cette parfaite démonstration de la substitution de l’agriculture familiale par de l’agriculture entrepreneuriale, qui plus est sous le contrôle de capitaux étrangers, a un côté humiliant. Il n’y a rien de bien nouveau pour autant. Plusieurs vignobles sont déjà passés sous le contrôle d’investisseurs chinois et différents haras sont désormais régis depuis les émirats arabes unis.
Terres à blé ou pelouse
On entend aussi régulièrement dire que le domaine de Grignon dans les Yvelines, longtemps ferme d’application de l’Institut national agronomique Paris-Grignon, pourrait être vendu à un fonds d’investissement du Qatar, déjà propriétaire du Paris Saint Germain, club de foot bien connu sur lequel ruissellent les pétrodollars. Un comble si l’on sait que nombreuses sont les têtes pensantes de l’agriculture française formées sur ce site. Convertir en pelouse d’entraînement certaines des meilleures terres à blé du Bassin parisien qui sont aussi la mémoire de l'enseignement agricole français doit-il être perçu comme un affront ? Comme une humiliation ? Ou bien est-ce les deux à la fois ?