100 % des vêlages en deux mois
Pour les Charolaises de Loïc Pedrot, les vêlages groupés sur une courte période - deux mois -, ça ne date pas d'hier. Procéder de cette manière offre la possibilité à l’éleveur d’optimiser chaque tâche.
Pour les Charolaises de Loïc Pedrot, les vêlages groupés sur une courte période - deux mois -, ça ne date pas d'hier. Procéder de cette manière offre la possibilité à l’éleveur d’optimiser chaque tâche.
« Les mises bas ont pratiquement toujours été groupées sur l’exploitation. Toutefois, avant mon installation, mes parents faisaient vêler les mères l’hiver. J’ai préféré décaler cette période en août-septembre pour éviter les problèmes de diarrhées sur les veaux qui, du même coup, démarrent plus facilement », explique Loïc Pedrot, responsable de l’atelier allaitant. Lui et son frère Gilles sont installés sur la ferme familiale qui compte aujourd’hui un troupeau allaitant (70 vêlages) et un troupeau laitier (550 000 litres de lait) sur 165 hectares (céréales, maïs et pâtures).
En agissant ainsi, chaque période correspond à une tâche. « J’optimise le travail. Quand je fais des vêlages, je ne fais que ça. Jour et nuit, j’observe mes bêtes. C’est d’ailleurs plus motivant de se lever la nuit pour dix vaches que pour une seule. Idem pour la paille, les semis… J’ai en outre décalé de huit jours la période de reproduction, qui tombait au départ pendant les semis de blé. Dorénavant, je commence à inséminer les femelles le 8 novembre et arrête le 8 janvier. Elles ont au maximum deux inséminations (6 semaines) et une monte naturelle », souligne l’éleveur. Les dernières vêlées sont quant à elles mises au taureau directement après vêlage pour leur donner une chance de rester dans la période impartie. L’éleveur garde quatre taureaux de son élevage. Deux de 2 ans et deux de 1 an. Pour maintenir une période de mises bas sur une courte période, « il est important de bien définir sa période de reproduction et de mettre à la reproduction les génisses en tout début de période », ajoute Alexis Lefebvre, conseiller Eilyps.
Des échographies systématiques à 35-40 jours
Les vaches sont systématiquement échographiées. « C’est mon frère, ancien inséminateur, qui se charge de cette tâche, comme celle d’inséminer les futures reproductrices, précise Loïc Pedrot. On attend environ 35 à 40 jours pour réaliser l’échographie. » Toutes les vaches vides sont alors réformées, ainsi que les génisses qui ont eu une césarienne. L’œil de l’éleveur est le seul outil utilisé pour détecter les chaleurs. Loïc Pedrot n’a pas recours au groupage des chaleurs. Par contre, il porte une attention particulière à l’alimentation avant la reproduction. Les femelles rentrent en bâtiment le 25 octobre et reçoivent une ration à base de maïs, soja et foin. La conduite est facilitée car tout le monde dispose de la même ration. Quatre lots sont constitués, dont un de primipares. Ces dernières disposent d’une ration renforcée en maïs. « Les primipares sont inséminées avec des paillettes de taureaux avec au moins 120 en facilité de naissance et avec des aptitudes intéressantes au vêlage, car elles vêlent toutes à 2 ans. Les vêlages groupés m’ont permis d’abaisser l’âge aux vêlages des génisses et ainsi de réduire d’un an la période d’improductivité. Je veux 70 vêlages par an. Je mets donc toujours trois femelles de plus à la reproduction pour être certain d’atteindre mon objectif », explique l'éleveur.
Une vigilance assidue mais sur une courte durée
Avant vêlages, les futures reproductrices ont à disposition, en plus de l’herbe pâturée, du foin ou de la paille. Les vaches prêtes à mettre bas sont ramenées sur les parcelles à proximité des bâtiments d’élevage et de la maison d’habitation. « Je mets en place des parcs rectangulaires avec des fils électriques pour y bloquer les vaches durant le vêlage. La nuit, je peux observer les vaches de ma chambre. C’est une période intense mais courte. Je connais tous les termes des vaches car je suis pratiquement en 100 % IA et je note tout (date d’IA, retours…). Une fois le veau né, il est évacué du parc de vêlages dans une parcelle avec de l’herbe pour éviter les problèmes sanitaires », précise Loïc Pedrot. Les mères sont vaccinées contre les diarrhées quinze jours à trois semaines avant mises bas. Les veaux le sont contre la grippe (trois fois). Tout est effectué en une journée du fait de l’écart d’âge réduit. Les veaux sont complémentés à raison de 500 g/j pour assurer la croissance des génisses vêlant à 2 ans. Le GMQ naissance–sevrage (7,5 mois) est de 1180 g/j pour les mâles et de 1 155 g/j pour les femelles
Quatre lots de 15 à 16 vaches, 18 au maximum, sont constitués au fur et à mesure des mises bas. Les veaux ont au plus 8 à 10 jours d’écart au sein d’un lot. « J’écorne tout le monde au sein de chaque lot en même temps. Je sèvre et déparasite en une fois. Les mâles sont bouclés avec des boucles blanches, les femelles avec des jaunes pour faciliter encore le tri. Le même jour, je vends tous les jeunes bovins (489 kgC à 17,5 mois), ce qui facilite leur commercialisation. Au sevrage, je garde les femelles selon leur origine, leur poids et leur morphologie. Les autres sont vendues broutardes. »
Les résultats sont là. Sur la dernière campagne, l’intervalle vêlage-vêlage moyen est de 364 jours, 363 jours pour les multipares et 365 jours pour les primipares. Le taux de mortalité des veaux était à 0 % (habituellement en dessous de 5 %) et la productivité globale de 107 % pour un taux de renouvellement de 36 %.
IVMAT sur ascendance maternelle : 104,5 ; IFNAIS : 104,4 ; ISEVR : 102,6.