Bloquer les truies trois jours en maternité pour réduire la mortalité des porcelets
La contention des truies en maternité sur les premiers jours suivant la mise bas permet de réduire la mortalité des porcelets par rapport à l’absence de contention. Cependant, il ne semble pas y avoir d’amélioration pour une contention plus longue que trois jours. C’est ce qui ressort d’une étude de chercheurs autrichiens qui ont suivi la mortalité des porcelets de 638 portées dans cinq modèles de case permettant la liberté des truies (entre 5,5 m² et 7,3 m² d’emprise au sol). La mortalité moyenne en maternité de ces élevages est de 19,2 % (de 14,9 % et 22,6 %) pour des portées comptant en moyenne 12,9 porcelets (entre 6 et 20 porcelets). Les pertes par écrasement représentent 67,8 % des pertes totales. Les chercheurs ont fait varier la durée de contention entre zéro jour (pas de contention), trois jours (truie bloquée après la mise bas et libérée à 3 jours), quatre jours (truie bloquée une journée avant la mise bas et libérée à trois jours) et six jours (truie bloquée une journée avant la mise bas et libérée à cinq jours). En outre, une plus grande taille de portée, une augmentation de l’âge de la truie ou encore l’administration d’hormones autour de la mise bas conduisent à une augmentation de la mortalité totale. La mortalité par écrasement est influencée de la même manière par les deux premiers facteurs mais pas par l’administration d’hormones. Le modèle de case ne semble, quant à lui, pas avoir d’influence sur la mortalité autant totale que par écrasement.
Côté biblio
Short confinement of sows after farrowing, but not pen type affects live-born piglet mortality. Heidinger et al. 2022. Animal.
Avis : Nicolas Villain, Chambres d’agriculture de Bretagne
Trouver le meilleur compromis
« Au-delà de trois jours de contention en maternité, il ne semble pas y avoir de bénéfice à laisser la truie bloquée au regard de la mortalité. La durée de contention devra également tenir compte des conditions de travail pour trouver le meilleur compromis entre bien-être des animaux et sécurité de l’éleveur. Il sera de même pour le choix du type de case propre aux problématiques de chaque élevage. D’autres paramètres, relevés dans cette étude, comme la taille de portée et l’âge de la truie peuvent impacter la mortalité. Ces données vont dans le sens de celles obtenues par les Chambres d’agriculture de Bretagne depuis les premiers essais réalisés dès le début des années 2000. Elles soulignent l’importance de la conduite d’élevage comme paramètre essentiel à la réduction de la mortalité des porcelets. »