Un bâtiment de poules bio avec jardin d’hiver
Fidèle au cahier des charges du Gouessant, le nouveau poulailler de l’EARL du bon temps a été réfléchi pour favoriser sa ventilation naturelle et faciliter son nettoyage.
Fidèle au cahier des charges du Gouessant, le nouveau poulailler de l’EARL du bon temps a été réfléchi pour favoriser sa ventilation naturelle et faciliter son nettoyage.
Il ne restait plus qu’à installer les filets brise-vent sur enrouleur, isolant la salle d’élevage des jardins d’hiver, pour que le poulailler neuf de l’EARL du bon temps soit prêt à recevoir son premier lot de poules biologiques courant juin. Satisfait de la rentabilité de leur bâtiment de 10 000 places bio construit en 2011 à Lanrivain (Côtes-d’Armor), Carine et Roland Le Cam ont réinvesti dans un second atelier de 12 000 places. Il est dans la lignée des dernières constructions réalisées au sein de la coopérative Le Gouessant : système au sol sur caillebotis avec jardins d’hiver, éclairage naturel, bardage en bois pour une meilleure intégration paysagère, perchoirs au-dessus des chaînes plates pour limiter le gaspillage. Le cahier des charges du Gouessant prévoit également une surface de culture bio correspondant au moins au plan d’épandage pour maintenir un lien au sol et une ventilation statique pour diminuer les frais d’électricité, une source d’économie loin d’être anecdotique. Dans ce bâtiment, six brasseurs d’air ont été ajoutés pour optimiser la circulation de l’air en cas de température élevée. « Avec le bardage en claire-voie, le poulailler sera plus facile à ventiler. Il apporte du confort aux animaux comme à l’éleveur. On a presque l’impression d’être à l’extérieur, » souligne ce dernier.
Peu de démontage lors du vide
Le poulailler conçu par l’entreprise Le Péron comprend une salle d’élevage de 100 mètres de long avec une zone de caillebotis de 13,5 mètres de large et deux gisoirs en jardin d’hiver bétonné de 5 mètres, situés en contrebas de 30 cm. La double rangée centrale de nids Jansen est équipée du système Laymaxx : à la fermeture, le fond de nid se relève à la verticale tandis que le rideau rouge s’enroule rendant le tapis accessible aux poules. « Elles grattent le tapis qui reste propre », précise Carine. « Le pondoir est facile à nettoyer. Il y a peu de bois et d’interstices, dans lesquels pourraient se nicher les poux. » Les caillebotis en plastique conçus en deux parties sont plus aisés à démonter. Dans la même optique de confort de travail lors du vide, les éleveurs ont opté pour un relevage électrique de l’ensemble des perchoirs, des chaines d’alimentation (conception Eltec) et des lignes de pipettes (Lubing). « Ils seront lavés sur place sans démontage. On compte ainsi réduire par deux le besoin de main-d’œuvre pour le lavage par rapport à notre premier bâtiment non équipé et qui nécessite 7 personnes durant 15 jours. »
Le bâtiment est par ailleurs équipé de néons à leds (CBM de 18 W régulables à 4000 kelvins) et d’un pesage automatique Tuffigo. « C’est un bon outil pour surveiller une éventuelle baisse de poids, souvent annonciatrice d’une maladie. » Le magasin de 120 m2 comprend une emballeuse de ferme Ovoconcept Sime-Teck de 20 000 œufs/heure avec dépileur/empileur et une table élévatrice.
Le bâtiment est entouré de 5 hectares de parcours qui seront prochainement boisés d’arbres fruitiers et de chênes, avec arrosage personnalisé en goutte à goutte car plantés sur un sol sableux.
L’investissement s’élève à 45 euros par poule. Les éleveurs comptent sur une subvention PCAEA de 30 000 euros. Par ailleurs, les terres de l'exploitation ont été converties en bio.
L’activité œuf alternatif du Gouessant en chiffres
L’œuf alternatif représente 45% des volumes de production d’œufs de la coopérative Le Gouessant. Il regroupe 130 éleveurs (170 bâtiments) soit un cheptel de 1,45 million de poules dont 200 000 en code 2, 50% en bio et le restant en plein air et label rouge fermier. « Ce sont les segments du bio (+15% en 2016, +16% en 2017) et du plein air (+26% sur les deux dernières années) qui progressent le plus », précise Cécile Mahé, responsable de la filière œuf. "Par choix, la coopérative ne développe pas de volière (type d'élevage et code 2)." Le parc de poulettes s’élève pour sa part à 5,1 millions de têtes, à 60% en alternatif et dont 40% sont destinés à des sites de ponte en dehors de la coopérative.