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« Je me suis installée avec un poulailler Terre-Neuve »

Corinne Gombert est passée du métier de coiffeuse à éleveuse de volailles. Elle a investi dans un poulailler avec jardin d’hiver, en phase avec ses aspirations en termes de bien-être animal.

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Corinne Gombert et son mari Samuel, entourés de Yann Michel et de Nicolas Leduc, du groupe Michel : « Avec son jardin d’hiver, sa densité réduite et ses enrichissements, le concept Terre-Neuve est un bon compromis en termes de bien-être animal et de rentabilité. »
© A. Puybasset

Après une carrière de coiffeuse, Corinne Gombert, 36 ans, s’est reconvertie dans l’élevage de volailles de chair. Elle s’est installée à Saint-Jean-de-la-Haize dans la Manche en investissant dans un poulailler Terre-Neuve de 2 250 m² avec jardin d’hiver, en partenariat avec le groupe Michel. 

Lire aussi : « Nous avons transformé notre canardier en poulailler avec jardin d’hiver »

Ses parents mais également son mari sont agriculteurs – en production laitière et grandes cultures – mais c’est la bête à plumes qu’elle a choisie. La jeune femme a pris le temps de visiter des élevages de toutes productions avicoles avant d’arrêter son choix sur le poulet ECC (1). « C’est un 'entre-deux' entre l’élevage conventionnel et le poulet label, moi qui étais initialement intéressée par une production plein air, justifie-t-elle. Avec son jardin d’hiver, sa densité réduite et ses enrichissements, le concept Terre-Neuve est un bon compromis en termes de bien-être animal et de rentabilité. »

 

 
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Le jardin d'hiver est large de 6,5 m avec une hauteur de 2,7 m, facilitant le passage des engins pour le nettoyage. © A. Puybasset

Un jardin d’hiver représentant 50 % de la salle intérieure du poulailler

Entre l’accord de la banque et le démarrage du premier lot en juin 2024, une douzaine de mois seulement se sont écoulés. Sans diplôme agricole, la jeune éleveuse a réalisé le parcours 3P (2) avec la chambre d’agriculture, lui permettant de conforter son projet et d’accéder à certains aides à l’installation. Elle a préféré s’installer en EARL plutôt que de rejoindre le Gaec de son mari. « Cela permet d’avoir chacun notre production tout en favorisant l’entraide entre exploitations. » Le poulailler stato-dynamique est situé à proximité de l’habitation et de l’élevage laitier (chemin d’accès séparé), sur une butte pour faciliter sa ventilation naturelle.

 

 
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Les baies lumineuses avec volet occultant sont intégrées dans les trappes d'entrée d'air. © A. Puybasset

Un bâtiment statique plus économe en électricité

Polyvalent poulet-dinde, il comprend une salle d’élevage de 1 350 m² (15 mètres de large) ainsi qu’un jardin d’hiver de 675 m² (7,5 mètres), correspondant à 50 % de la surface intérieure. « Les 10 % de surfaces supplémentaires par rapport aux 40 % minimum inscrits dans le cahier des charges Terre-Neuve ont un surcoût limité et améliorent la rentabilité », explique Yann Michel du groupe Michel. Démarrées dans la salle chauffée, les volailles accèdent au jardin d’hiver en milieu de lot (21 jours au plus tard pour les poulets, 6 semaines pour les dindes). La densité est alors réduite à 15 poulets par mètre carré (30 kg/m² au maximum) ou 5,25 dindes par mètre carré. « Plus large, le jardin d’hiver donne une impression de volume, apprécie Corinne. Il facilite le passage des engins pour le nettoyage. » Plus facile à prendre en main pour un nouvel éleveur, le bâtiment statique est un peu moins coûteux qu’un dynamique. « Nous disposons de cinq années de recul sur les bâtiments statiques avec jardin d’hiver. Les résultats technico-économiques sont équivalents à ceux d’un dynamique, avec un investissement réduit de 25 000 euros et une consommation d’électricité cinq fois moins importante », indique Yann Michel.

 

 
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© A. Puybasset

Un objectif de marge brute de 36 euros par mètre carré et par an

L’investissement nécessaire pour ce bâtiment 100 % clé en main et aménagé sur une parcelle nue atteint 547 000 euros soit 270 euros du mètre carré. Le groupe Michel apporte une aide à la construction de 30 euros par mètre carré de salle intérieure (soit 40 500 euros), à laquelle s’ajoute une plus-value sur le prix de reprise des volailles. « Elle est calculée de façon à compenser la hausse des taux bancaires et du coût des matériaux. » Le groupement s’est aussi engagé sur une rotation de 2,6 lots de dindes ou 6,3 lots de poulets par an sur la durée d’amortissement du bâtiment.

 

 
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© A. Puybasset

L’objectif est d’atteindre un EBE de 29 euros par mètre carré et par an (après MSA, calcul sur la surface totale) avec une marge brute annuelle de 36 euros par mètre carré, le temps de travail étant évalué à 40 % d’une UTH (3). En plus d’une subvention déjà acquise de 15 000 euros, l’éleveuse a monté un dossier pour bénéficier du dispositif Normandie agriculture investissement (NAI, remplace le PCAE), avec à la clé un montant d’aide potentiel de 160 000 euros.

(1) European Chicken Commitment
(2) Plan de professionnalisation personnalisé
(3) Unité de travailleur humain

« Le poulet ECC est un bon compromis en termes de bien-être animal »

Côté Eco

Poulailler Terre-Neuve de 2 025 m2 dont 50 % de jardin d’hiver

547 000 €, soit 270 €/m² : coût du bâtiment

59 €/m²/an d’objectif de marge poussin aliment

36,60 €/m²/an d’objectif de marge brute

Un bâtiment stato-dynamique à grand volume

 

 
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Situé sur une butte, le poulailler stato-dynamique dispose d'un grand volume. © A. Puybasset

Conçu par le constructeur Ets Dugué, le poulailler Terre-Neuve de Corinne Gombert est plus haut qu’un bâtiment statique « classique ». Sa salle intérieure de 90 mètres de long sur 15 de larges, est haute de 6,5 mètres au faitage et de 2,7 mètres au niveau des longs pans (pente de 40 %). « Ce grand volume permet de tamponner les amplitudes thermiques », explique Emmanuel Bossard, du constructeur Dugué. « Ses longs pans inclinés dans la partie supérieure (pan cassé) aident à obtenir un bon circuit d’entrée d’air tout en facilitant le nettoyage pour l’éleveur (plafond en panneaux sandwich). » La toiture est par ailleurs renforcée pour accueillir la future centrale photovoltaïque de 400 kW (aménagement sur les deux faces). L’isolation est renforcée (type BEBC avec 6 cm de mousse de polyuréthane en toiture, 5 cm sur les côtés), y compris pour le jardin d’hiver (4 cm) afin de limiter la condensation et les écarts de température. Ses trappes d’entrée d’air continu intègrent les baies lumineuses avec volet occultant (3 % de lumière naturelle). Il dispose de 6 turbines en pignon et d’une brumisation de chaque côté. « Conçu pour produire du poulet ECC et de la dinde à plus faible densité, il dispose d’équipements performants pour garder de la technicité », relève Yann Michel, citant pour exemple les pesons sous silos ainsi que pour la pesée des animaux, la régulation Sérénity et les tubes à couleurs variables fournis par Tuffigo…

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