Pas d’inquiétude sur les débouchés du lait bio
Les acteurs du secteur semblent davantage craindre pour l’avenir un manque de lait bio qu’une production excédentaire.
Les acteurs du secteur semblent davantage craindre pour l’avenir un manque de lait bio qu’une production excédentaire.
L’avenir semble sourire au lait bio. C’est ce qui ressort de la conférence organisée au Space par Interbio Bretagne. Si les acteurs du secteur ont eu quelques craintes de production excédentaire pour le printemps 2019, tous s’accordent aujourd’hui sur la bonne dynamique de la consommation qui permettra d’absorber les volumes supplémentaires. « La stagnation du lait liquide bio en 2017, qui avait inquiété les transformateurs, était plus liée à un problème d’offre », explique Benoit Baron, d’idele. La gestion des volumes mise en place par Biolait en 2019 a porté ses fruits. « Nous avons eu moins de volume de lait déclassé et le marché a mieux tiré que prévu ; le prix du lait 2019 sera d’un montant comparable à celui de 2018, nous gardons la stabilité du prix, c’est important », affirme Ludovic Billard, président de Biolait.
Craintes sur le renouvellement des générations
Sa crainte pour demain est même plutôt de manquer de lait bio. Un avis partagé par les autres acteurs présents. « La visibilité à cinq ans est encore limitée, mais la ressource pourrait manquer », avance Benoit Baron. La consommation ne faiblit pas : les produits laitiers bio gagnent tous des parts de marché. Le lait de consommation reste le gros débouché en volume mais la gamme s’étend. Le marché des fromages bio est appelé à se développer, il y a eu un élargissement récent de l’offre. La part des ventes réalisées en grandes surfaces est particulièrement importante pour les produits laitiers bio (62 %) et encore plus pour le lait liquide (82 %).
Face à cet essor de la demande, se pose pour l’avenir la question du renouvellement des générations. Le réservoir des producteurs prêts à se convertir s’épuise alors que la moyenne d’âge des producteurs de lait bio est importante, les conversions se faisant sur le tard. Autre point de vigilance soulevé : la lisibillité des produits bio. «Rien n'est acquis, il faut rassurer le consommateur, bien communiquer, défend Bruno Martel, d’Agrial, qui craint plus une crise d'image. Aux États-Unis, ils n’hésitent pas à surinscrire sans BST, sans OGM… sur les produits bio. On ne le fait peut-être pas assez. » « Attention aussi à ne pas perdre le consommateur avec des segmentations supplémentaire en bio, met en garde de son côté Yannick Auffret, de la Sill. Et aux prix de vente. »
1,1 milliard de litres de lait bio mi-2021
La production de lait bio française devrait franchir la barre du milliard de litres en 2020. Suite à la vague de conversions de 2016, la progression a été très forte en 2018 : +33 %, soit +200 millions de litres. Elle va se réduire en 2019-2020. On s’attend à une hausse de 30 % sur deux ans et à un volume de lait bio mi-2021 de 1,158 milliard de litres. Le nombre de producteurs de lait bio devrait passer de 3 500 aujourd’hui à 4 120 (enquête conversion Cniel).