Lactalis : « Il y aura une solution pour chaque éleveur », promet l'Unell
L’association d’organisation de producteurs en contrat avec Lactalis, l’Unell, a présenté son plan d’action collectif le 5 novembre, pour trouver des solutions aux 272 éleveurs concernés par la première étape de la réduction de collecte de Lactalis. À l’Ouest, pas de soucis. À l’Est, il faudra plus de temps.
L’association d’organisation de producteurs en contrat avec Lactalis, l’Unell, a présenté son plan d’action collectif le 5 novembre, pour trouver des solutions aux 272 éleveurs concernés par la première étape de la réduction de collecte de Lactalis. À l’Ouest, pas de soucis. À l’Est, il faudra plus de temps.
« Notre objectif est de proposer une ou plusieurs solutions de contrat et de reprise de collecte à chacun des 272 producteurs de lait concernés par la première étape du plan de réduction de collecte du groupe Lactalis », a expliqué Yohann Serreau, président de l’Unell, association d’organisations de producteurs (AOP) d’éleveurs sous contrat avec Lactalis, qui regroupe 11 OP adhérentes et représente 5200 exploitations laitières pour 3,1 milliards de litres de lait en France.
Lors de la conférence de presse de l’Unell, ce 5 novembre, Yohann Serreau a détaillé qui étaient les 272 exploitations concernées par la rupture de contrat de Lactalis :
• 121 exploitations dans le sud Pays de la Loire (79 millions de litres de lait), dont 94 sont adhérentes de l’OPLGO et de l’APLBL, deux OP membres de l’Unell.
• 151 exploitations dans l’Est (76 millions de litres de lait), dont 109 sont adhérentes de l’Apllage, une OP membre de l’Unell. Parmi les autres fermes, 19 sont en bio, dont 14 sont adhérentes de l’OP APLBGE, non-membre de l’Unell.
Le délai de préavis de 12 mois de rupture de contrat est négociable
Yohann Serreau a présenté le plan d’action de l’Unell, en précisant qu’il s’applique pour tous les éleveurs concernés, qu’ils soient adhérents d’une OP membre de l’Unell ou non. Et que toutes les OP de l’Unell sont solidaires et participent à l’effort pour trouver des solutions de reprise, même si seules trois OP de l’Unell comptent des producteurs concernés. Le plan se déroule en 4 étapes.
1re étape : l’inventaire des exploitations laitières concernées pas la rupture de contrat
L’Unell a mandaté le cabinet Triangle pour trouver des solutions aux 272 éleveurs, et l’agence Communicante pour communiquer largement et régulièrement sur l’avancée du plan d’action. « Nous avons opté pour une gestion collective, pour éviter des démarches individuelles des producteurs, plus risquées pour eux. Et nous avons opté pour la solidarité entre tous les éleveurs, insiste Yohann Serrau. Le coût de ces deux prestations est un investissement de l’Unell et de ses 11 OP. Nous négocierons avec Lactalis pour que le groupe nous indemnise. »
L’Unell tient à rassurer sur les délais pour trouver une solution de reprise : l’AOP a obtenu de Lactalis que les ruptures officielles de contrat ne soient pas envoyées avant janvier. « Le délai de douze mois de préavis pourra être plus court ou être allongé. Ce délai est négociable et Lactalis nous a assuré vouloir que tout se passe bien : que des solutions soient trouvées et qu’il n’y ait pas de rupture de collecte », développe Yohann Serreau.
2e étape : trouver des laiteries repreneuses
En octobre, le cabinet Triangle a contacté plus de vingt laiteries sur les deux zones concernées, afin d’évaluer leurs besoins et offres de reprise. « Nous pouvons d’ores et déjà dire que dans l’Ouest, il y a largement assez d’offres par rapport aux volumes concernés. Dans l’Est, si globalement les volumes recherchés par les laiteries correspondent aux volumes à reprendre, les contraintes topographiques - avec une zone de montagne notamment - et autres contraintes (cahier des charges par exemple) rendront plus complexe la bonne adéquation entre l’offre et la demande. Cela prendra plus de temps. »
3e étape : faire concorder les offres de reprises aux producteurs laitiers
Cette étape démarre. Il s’agit que faire concorder les offres des laiteries avec les demandes des producteurs. Il faut vérifier la bonne adéquation entre les deux et éventuellement lever des contraintes : situation géographique par rapport à la zone de collecte, fréquence de collecte et gestion du froid, cahier des charges… « C’est aussi parce qu’il est complexe de changer de laiterie que nous nous faisons accompagner », insiste Yohann Serreau.
4e étape : faire signer les nouveaux contrats
L’objectif de l’Unell est qu’elle démarre début 2025. Il s’agit de mettre en relation des éleveurs identifiés et des acheteurs potentiels, de façon collective, pour faciliter les échanges et être efficace.