PDG du Moulin Marion et présidente de Générations Futures
Maria Pelletier considère qu'« il faut rester extrêmement vigilant sur la réglementation »
« En 1984, nous avons racheté avec mon mari le Moulin Marion aux actionnaires de l’époque. L’outil ronronnait : chiffre d'affaires de 400 000 euros, cinq salariés et du matériel plutôt vétuste. Nous l’avons tout de suite converti en bio, modèle qui correspondait à notre vision de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Nous avons cru en ce développement bien que ce marché était loin d’être mature. Nous avons accompagné les agriculteurs, tant à la conversion au bio qu’à la valorisation de leurs productions agricoles que nous transformions dans la nutrition animale comme l’alimentation humaine, les deux étant complémentaires et permettant les rotations culturales indispensables à l’agriculture biologique et à la préservation de la biodiversité. À cette époque, on portait sur nous un regard très dubitatif, voire moqueur. Nous étions engagés dans des syndicats professionnels. Lorsque le règlement européen bio est arrivé en 1991, j’ai fait partie des groupes de travail au ministère participant à l’évolution des cahiers des charges. Je suis toujours membre du Cnab, du Synabio, d’Ecocert, et aussi présidente de Générations Futures depuis 2009. Avec le recul, je peux affirmer aujourd’hui que c’est le bio qui, de par les exigences du cahier des charges, amenant à des remises en question fréquentes et des investissements innovants, a permis un développement harmonieux de notre entreprise. Actuellement ce marché attire de nombreux acteurs, nous devons plus que jamais rester à l’écoute de nos concitoyens et consommateurs, défendre une bio exigeante, innovante et solidaire, et rester extrêmement vigilants sur l’évolution de la règlementation que certains voudraient beaucoup plus laxiste. »