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« À 40 ans, nous sommes passés du lait à l’œuf bio »

Bien que lassés par la production laitière, Christelle et Mathieu Périer voulaient rester agriculteurs. En se lançant dans la production d’œufs bio, ils ont retrouvé la motivation pour leur seconde partie de carrière.

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Mathieu Périer et son épouse Christelle ont retrouvé un nouveau souffle pour l’agriculture en créant deux bâtiments pondeuses bio.
© C. Julien

« Le marché offre des perspectives pour l’installation de nouveaux éleveurs et le développement de projets chez des éleveurs déjà en place », assure Matthias Michel, PDG du groupe du même nom. Une tendance qu’a confirmée Mathieu Périer, lors du forum annuel organisé par le groupe Michel, le 3 décembre. « C’est avec la production d’œufs que nous avons retrouvé la motivation à 40 ans », plaisante l’éleveur ornais. Mathieu Périer s’est installé, en 2007, comme éleveur laitier à La Motte-Fouquet, dans l’Orne, deux ans après son épouse Christelle. « Nous sommes passés de 350 000 à 550 000 litres, retrace-t-il. Nos bâtiments étaient saturés, mais nous hésitions à nous relancer dans des travaux. Nous trouvions que notre revenu n’était pas à la hauteur du temps de travail. Nous avons donc pris la décision de passer à autre chose. » Les deux éleveurs apprennent que le groupe Michel recherche des producteurs d’œufs bio. « Un mode de production qui plaisait bien à Christelle. » Le premier poulailler de 6 000 poules sera mis en route en 2018 et le second de 9 000 poules en 2020 quand sera arrêtée la production laitière, pour un investissement total de 880 000 euros (près de 59 euros par poule logée). « La dernière traite a eu lieu le 28 janvier 2020. Cela nous a fait un pincement au cœur, reconnaît Mathieu Périer. Mais nous étions sûrs de notre décision. »

Meilleurs revenus et conditions de travail

Les deux éleveurs ne reviendraient pas sur leur choix. « Nous avons trouvé la production qui répond à nos attentes en termes de revenu, de gestion du temps, de conditions de travail », souligne Mathieu Périer, qui ne cache pas dégager le même revenu avec deux poulaillers en cours d’amortissement qu’en lait, alors que tout était amorti. « Nous avons un contrat sur dix ans avec le groupe Michel. Ce contrat indexe le prix de l’œuf sur celui de l’aliment. Il nous a protégés de la crise que traverse l’œuf bio », apprécie l’éleveur.

Comme le travail d’astreinte est gérable par une personne seule, le couple peut dégager du temps pour de nouveaux projets : valorisation de la viande de poules en caissette et sous forme de rillettes, transformation du sarrasin cultivé sur l’exploitation. « L’activité viande a dégagé un chiffre d’affaires de 49 000 euros cette année, apprécie Mathieu Périer. Nous voulons la pérenniser pour arriver à engager un salarié à mi-temps. »

« Changer de production en passant du lait à l’œuf n’est pas un échec mais une nouvelle façon d’avancer, positive Mathieu Périer. Il faut oser lever la tête pour trouver des solutions, aller voir d’autres facettes de l’agriculture. » Cette nouvelle production a renouvelé son intérêt pour l’élevage. Aujourd’hui, Mathieu Périer aime à se définir comme « un chef d’entreprise bien dans son métier ».

Le Groupe Michel réaffirme ses ambitions pour la filière avicole

 

 
<em class="placeholder">De gauche à droite, Matthias, Joachim et Ludovic Michel, petits-fils du fondateurs et actuelsdirigeants du Groupe Michel.</em>
De gauche à droite, Matthias, Joachim et Ludovic Michel, petits-fils du fondateurs et actuelsdirigeants du Groupe Michel. © C. Julien

Entreprise familiale, le Groupe Michel a produit sur l’exercice 2023-2024, 850 000 tonnes d’aliments du bétail. Soit un tonnage supérieur de 6 % par rapport à l’an dernier à périmètre identique. « Nous grandissons dans un marché en régression, se félicite Matthias Michel, PDG du groupe. Nous représentons désormais 5 % du marché national. »

Cette croissance est encore plus marquée pour l’activité volailles, qui a connu une progression de 8,6 %, contre 6,1 % pour le marché national. Depuis 2019, le Groupe Michel a un ambitieux plan de développement en volailles de chair, avec la construction et la rénovation de bâtiments équipés de jardins d’hiver. Cent poulaillers ont déjà été construits depuis 2019. « Nous allons continuer sur ce rythme de 20 nouveaux poulaillers par an », détaille Joachim Michel, responsable du marché volailles. Le groupe vient de lancer un plan de construction de 50 ateliers de pondeuses en plein air et au sol sur les trois prochaines années. « Nous garantissons le niveau d’activité pour la durée du prêt », rassure Joachim Michel.

Rédaction Réussir

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