Denis Paturel, engagé dans l’œuf de la fourche à la fourchette
En Côtes-d’Armor, Denis Paturel a été un des moteurs du développement d’une production d’œufs structurée en filière, de la production des matières premières jusqu’à l’œuf conditionné et prêt à livrer. Rien ne prédisposait particulièrement Denis Paturel à faire une grande partie de sa carrière dans la production et la commercialisation des œufs bio. Sa lente évolution vers le bio a commencé par un poulailler de 5000 pondeuses conventionnelles en plein air construit par son épouse Sylvie en 1987, à Pludual. C’est pour gagner mieux sa vie, et interpellé par la réussite de voisins agriculteurs en légumes bio, que le couple décide de sauter le pas, en 1993 avec les poules et en 1994 avec les 13 hectares de terres. Après que son épouse ait construit en 1997 un second poulailler de 6000 poules sur un second site, Denis crée la société Agrobio Europe en 1998, en partenariat avec le centre de conditionnement Trégor œufs de Tréglamus, près de Guingamp. Le centre apportait l’essentiel du capital et le débouché des œufs, Denis son expertise de la production d’œufs bio et celle de l’organisation de la production végétale acquise à la coopérative. En 2016, il quitte Agribio Europe sans regret. Aujourd’hui, il termine sa carrière en conseillant les éleveurs et les entreprises dans leur transition vers l’agriculture biologique. Il reste associé avec son fils Jérémy qui a repris l’exploitation des 12 000 poules. Reconnu pour son expertise globale de la filière, Denis Paturel siège à l’Inao et au comité national de l’agriculture biologique (Cnab) comme « personnalité qualifiée » ; il représente le secteur œuf à la commission bio du syndicat national des labels avicoles (Synalaf) ; il siège à la confédération française de l’aviculture (CFA) et à l’interprofession des œufs (CNPO). Enfin, depuis début 2019, il est le nouveau président d’Inter Bio Bretagne, la plateforme d’entreprises et acteurs bretons qui contribue au développement et la promotion de l’agriculture et des produits biologiques. Des postes qui le passionnent mais il compte bien passer le relais d’ici trois ans. « Place aux jeunes, mais ils ne sont pas légion. Nos métiers manquent d’éleveurs qui s’engagent… »