Couverts d’interculture : quelle méthode de destruction mécanique utiliser ?
Damien Brun, ingénieur Arvalis, classe les techniques de destruction des couverts en fonction de l’impact des outils utilisés sur le sol. Elles ont chacune leurs exigences et des efficacités différentes selon le couvert présent.
Damien Brun, ingénieur Arvalis, classe les techniques de destruction des couverts en fonction de l’impact des outils utilisés sur le sol. Elles ont chacune leurs exigences et des efficacités différentes selon le couvert présent.
Les méthodes qui ne bouleversent pas le sol
La méthode la plus simple est le roulage du couvert lors d’un épisode de gel, avec un rouleau type Cambridge. « Le rouleau permet de plaquer les plantes au sol. Cela fonctionne bien avec des grandes plantes à tiges creuses, comme les dicotylédones type phacélie ou moutarde mais la méthode n’a aucune action sur des graminées ou des repousses de céréales », explique Damien Brun. La contrainte est d’être disponible pour intervenir lors d’un épisode de gel, souvent en fin de nuit ou levée du jour, si un tel épisode survient, ce qui devient très aléatoire dans certaines régions.
L’autre méthode se fait sans gel, avec des rouleaux broyeurs de diamètres plus ou moins importants, équipés de lames coupantes. L’action consiste à déchiqueter le couvert et implique une vitesse de travail plus rapide. Le broyeur ne touchant pas le sol, seules l’humidité et la portance du sol sont à prendre en compte pour éviter la compaction. Les types de couverts sensibles à cette technique sont les mêmes que les précédents et l’atout de ces deux techniques est de laisser 100 % des résidus en surface.
Les destructions à l’aide d’outils de travail du sol
Réalisées avec des outils types déchaumeurs, voire des outils de travail profond, ces méthodes impliquent de travailler dans des conditions de ressuyage satisfaisantes. Utiliser un outil de déchaumage va permettre de détruire le couvert tout en préparant le lit de semences de la culture suivante. Autre avantage, les terres ressuieront en surface plus rapidement au printemps. Pour qu’une destruction de ce type soit performante, Damien Brun explique qu’il faut travailler 100 % de la surface, ce qui va dépendre des outils utilisés. « Pour ne pas laisser de zone non travaillée, on utilisera des outils à dent avec des pattes d’oies ou des ailettes mais on sera mis en difficulté si on doit détruire de gros volumes de végétation. Un broyage au préalable peut être nécessaire. » Il y aura moins de risques de bourrage avec des outils à disque mais certaines zones seront alors non travaillées, notamment si le travail est très superficiel. Le couvert ne sera pas totalement détruit. L'intervention pourra, si besoin, être complétée par un labour.
Damien Brun ajoute qu’il existe des outils atypiques, type fraise rotative, qui vont avaler en un passage une grande quantité de végétation, ou des outils de déchaumage comme le scalpeur avec rotor animé, qui vont secouer la masse végétale pour séparer la terre des racines. Cette action est intéressante pour limiter les repiquages des graminées durant l’hiver. Dans tous les cas, la météo est le facteur numéro un de réussite de ces différentes techniques.