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Avez-vous dû décapitaliser à cause des aléas climatiques ?

Printemps froid, été chaud et sec... Quelles conséquences ont les mauvaises conditions météo chez vous ? Avez-vous dû aller jusqu'à vendre prématurément des vaches ?

Florent Legay, en individuel dans le Puy-de-Dôme

 

Florent Legay, en individuel dans le Puy-de-Dôme © F. Legay

OUI

J'ai vendu 20 vaches en production (sur 90 vaches traites prim'holstein) pour éviter d'exploser la facture de fourrages à acheter. L'an dernier était dur et 2019 a été pire. Avec mes 120 ha tout en herbe (AOP bleu d'auvergne et fourme d'ambert, 1 000 m d'altitude), j'ai fait moins de la moitié du stock que je fais d'habitude. J'aurais aimé ne pas vendre de vaches, car je viens d'investir dans un nouveau bâtiment avec deux robots (700 000 € HT). Le prix du lait (350 €/1 000 l prix de base cet été) n'était pas suffisant vu le prix des fourrages. J'ai acheté paille, mélasse, luzerne, enrubannage pour 18 000 € (180 t hors mélasse). J'ai vendu des vaches de juin à fin août, à mesure que les difficultés fourragères s'accentuaient, à des prix faibles (560 à 630 €/vache). J'ai livré 100 000 l de moins. Mon résultat est plombé pour les deux ans à venir. Je viens de recevoir un acompte de l'indemnité sécheresse du gouvernement : 1 268 €. C'est maigre ! S'il ne pleut pas assez cet hiver, je ne remonterai pas de beaucoup mon effectif.

Christine Vazeille, en Gaec en Haute-Loire

 

NON

Depuis que nous avons vécu une forte sécheresse en 1997 avec de lourdes conséquences économiques, nous visons au moins trois à quatre mois de stocks de sécurité. Notre objectif est de produire 500 000 l de lait (75 Montbéliardes). À 850 m d'altitude, sur des sols séchants, nous implantons des mélanges avec des espèces résistantes à la sécheresse depuis plusieurs années (80 ha de prairies, essentiellement temporaires). Depuis deux ans, nous sommes en pâturage tournant. Cette année, nous avons pu faire pâturer tous les jours les laitières, du 10 avril au 10 octobre. Par contre, le maïs a souffert. Il a subi un coup de sec, la grêle, le vent. Comme il était charbonné, nous avons dû l'ensiler vert. On le complémentera avec du corn-gluten (50 t achetées). Et nous avons acheté 100 t d'ensilage de maïs enrubanné. Tous les ans, il faut s'adapter : ressemer des prairies et/ou du méteil, acheter un peu de fourrage ou de paille, revoir la complémentation...

Gérard Chantel, en Gaec en Haute-Loire

 

Gérard Chantel, en Gaec en Haute-Loire © G. Chantel

OUI

Nous avons vendu 14 vaches montbéliardes en production au printemps dernier, par anticipation, pour éviter de manquer de stocks, qui étaient déjà bas. Les gelées tardives, jusque mi-mai, ont fortement limité la pousse de l'herbe. Résultat : le besoin de surfaces en herbe était bien plus élevé que les autres années pour le pâturage et la fauche. Et la crainte d'une forte sécheresse nous a amenés à anticiper. Comme nous avions un lot de 16 génisses à venir pour fin 2019, nous avons choisi de vendre prématurément de futures réformes. Au printemps, sur un marché moins engorgé, les vaches valaient encore 1 000 € en moyenne (encore en conventionnel). Nous n'avons pas vendu environ 40 000 l de lait (450 €/1 000 l au printemps en bio, 480 € sur l'année), mais économisé sept mois d'alimentation. Nous avons peut-être perdu un peu de marge, mais nous avons passé plus sereinement l'été et l'automne très sec.

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