Aubergine : « une PBI efficace jusqu’à la fin de la culture »
Aurélie Rousselin, chargée du programme d’expérimentation Protection biologique intégrée (PBI) à l’Aprel dans le Vaucluse, travaille sur l'amélioration des stratégies de PBI en culture d'aubergine.
Aurélie Rousselin, chargée du programme d’expérimentation Protection biologique intégrée (PBI) à l’Aprel dans le Vaucluse, travaille sur l'amélioration des stratégies de PBI en culture d'aubergine.
« L’Aprel a travaillé trois ans sur des stratégies de protection de l’aubergine en alternative aux produits phytosanitaires, afin de mettre en place une protection biologique intégrée (PBI) efficace sur toute la durée de la culture dans le cadre du projet « Catapulte » (projet FranceAgriMer 2019-2021, piloté par l’Aprel, avec la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône, le Grab et Invenio). Celui-ci a permis d’améliorer les stratégies de protection contre les aleurodes notamment, avec l’application de produits de biocontrôle comme Mycotal et l’utilisation de pièges englués. La mise en place de panneaux jaunes englués – disposés selon une densité d’un panneau tous les dix mètres linéaires sur chaque rang de culture – s’est avérée être une stratégie efficace. Les pièges doivent se mettre en place relativement tôt pour impacter les premières générations d’aleurodes.
Cependant, les panneaux se salissent et deviennent moins collants durant l’été, période la plus critique. Pour y remédier et se préparer à des entrées plus importantes d’aleurodes, des panneaux supplémentaires ont été rajoutés fin juin en complément dans le tunnel de la stratégie PBI. Au final, quatre panneaux ont été posés durant tout le cycle sur 10 m et sur chaque rang de culture, pour limiter efficacement la progression des aleurodes. Le projet « Catapulte » a également évalué l’intérêt de l’utilisation de Propylea quatuordecimpunctata, petite coccinelle jaune à damiers, dans les stratégies de protection contre les pucerons, grâce à sa capacité à se nourrir du pollen des fleurs et de se maintenir même en l’absence de pucerons.
Réguler les acariens
Une installation de l’auxiliaire a été observée mais des essais complémentaires sont nécessaires pour affiner la stratégie. En revanche, des lâchers en vrac de Phytoseiulus persimilis (deux lâchers à la dose de 11 individus/m², plus un lâcher préventif de 2 individus/m²) n’ont pas permis de contrôler la population d’acariens phytophages. Il faudra trouver une autre solution pour réguler les acariens. Des aspersions sont pratiquées, mais là aussi, un équilibre est à trouver entre le fait de créer des conditions humides – que n’aiment pas les acariens – et ne pas trop favoriser le développement du Botrytis. Les travaux en PBI sur la culture d’aubergine se poursuivent à l’Aprel avec le Projet Altiz qui concentre les efforts d’expérimentation sur un ravageur émergent : l’altise de l’aubergine Epitrix hirtipennis. »