Aller au contenu principal

Apprentissage : Quel accompagnement pour les chefs d'exploitation ?

Recruter un apprenti s’apparente à une véritable embauche. Contrat, rémunération, aides, les centres de formations agricoles sont là pour informer et accompagner les exploitants tout au long de l’apprentissage.

<em class="placeholder">Laurent Gaudre, directeur CFAA/CFPPA, et Pascal Basset, chargé de développement sur l’apprentissage, au Campus agro-viticole de la Charente.</em>
« Il n’y a pas d’apprenti qui décide de quitter une exploitation sans que l’on sache pourquoi », expliquent Laurent Gaudre, directeur du CFAA/CFPPA du Campus agro-viticole de la Charente, et Pascal Basset, son chargé de développement sur l’apprentissage.
© M.-C.Bidault

Les chefs d'exploitation qui embauchent des apprentis ont chacun leurs attentes. « Certains prennent un apprenti dans l'objectif de le former à leur manière pour le garder ensuite. D’autres veulent transmettre le goût du métier avec le soucis du renouvellement des générations. D’autres encore ont été apprentis et veulent reproduire ce qu'ils ont vécu. Et il y a ceux qui cherchent une main d’œuvre pas chère ; nous les repérons rapidement ! », explique Laurent Gaudre, directeur du CFAA/CFPPA du Campus agro-viticole de la Charente.

Les apprentis du centre de formation charentais n’ont aucune difficulté à trouver un maître d’apprentissage. Les deux-tiers des 200 apprentis ont généralement dès le mois de juin précédent la rentrée, trouvé leur maître d’apprentissage et en septembre, ils sont moins de dix à ne pas en avoir encore, révèle Pascal Basset, son chargé de développement sur l’apprentissage et la formation continue. « Même s’ils ont de moins en moins de parents agriculteurs, les jeunes trouvent facilement dans leur entourage, oncles, voisins car ils vivent souvent en milieu rural ». Et s'ils ne trouvent pas, le centre de formation est là pour les aider. « Nous avons un fichier de 225 agriculteurs volontaires pour recevoir des apprentis et ce nombre reste stable d’une année sur l’autre ». La faible mobilité de l'apprenti est souvent le point de blocage. « Nous nous attachons à trouver une exploitation à une distance maximale de 20 à 30 km du lieu d'habitation de l'apprenti », précise Pascal Basset. 

Des aides de l'Etat pour l'embauche d'un apprenti

Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail conclu entre un exploitant et un apprenti, sur la durée de la formation (2 ou 3 ans). Le maître d’apprentissage verse un salaire mensuel, fixé en pourcentage du Smic. Le taux est établi en fonction de l’âge de l’apprenti et de sa progression dans le cycle de la formation. La rémunération varie entre 27 % et 100 % du Smic. A titre d’exemple, les apprentis qui ont entre 16 et 17 ans (ou moins) sont rémunérés à 27% du Smic la première année, 39% la deuxième, et 55% la troisième année. Ceux qui ont entre 18 et 20 ans, sont rémunérés à 43%, 51% et 67% du Smic… 

Le salaire est exonéré de cotisations patronales (sauf la cotisation accidents du travail et maladies professionnelles) et pour l’apprenti il est exonéré d’impôts. Quelque soit le niveau de formation de l’apprenti, un maître d’apprentissage touche 6000 € au démarrage du contrat. « La première année d’un apprenti de 17 ans ou moins ne coute donc rien à l’exploitant », précise Laurent Gaudre. Le contrat est signé entre juin et la fin de l'année. « Nous conseillons à nos élèves de faire un stage pendant l’été dans l’exploitation qu’ils ont choisi pour vérifier qu’elle leur convient bien », indique Pascal Basset.

Un accompagnement du centre de formation

Pascal Basset indique que le centre de formation charentais assure un gros travail de suivi et de gestion des contrats d’apprentissage. « Chaque apprentissage fait l’objet de trois visites d’un formateur sur l’exploitation dont la première dés le démarrage ». Le chargé de développement poursuit en indiquant qu’après chaque période en exploitation, une heure est consacrée au retour d’expérience de l'apprenti sur la période écoulée. « Il n’y a pas d’apprenti qui décide de quitter une exploitation sans que l’on sache pourquoiNous rencontrons le maître de stage si ça se passe mal et nous ne laissons pas d’apprenti sans solution en cas de problème ».

Les apprentis du campus charentais sont chaque année environ 5% à changer d'exploitations en cours de formation, mais ils retrouvent très rapidement un autre maître d'apprentissage. « Dans le cas de difficultés plus importantes, le centre de formation a mis en place un accompagnement socio-professionnel, une fois par mois avec un professionnel, le maître d’apprentissage, la famille si besoin et moi même », indique le directeur du CFAA/CFPPA. Les apprentis en formation CAPA (certificat d'aptitude professionnelle agricole) sont moins mâtures que des Bac Pro ou des BTS, les problèmes de discipline sont plus fréquents, mais Laurent Gaudre précise que cela se passe souvent mieux sur l'exploitation qu'au centre...  

100% des apprentis du centre de formation charentais trouvent du travail en fin de contrat. C'est bien la preuve que l'apprentissage en agriculture est une réussite. Et souvent, les exploitants proposent un CDI à leur apprenti avant même la fin de leur formation et l'examen final. « Les chefs d'exploitation s'arrachent les conducteurs d'engins agricoles et certains jeunes préfèrent un contrat d'embauche plutôt qu'un diplôme » se désolent Laurent Gaudre et Pascal Basset.     

Les plus lus

<em class="placeholder">Olivier Cosnard, agriculteur à Ombrée d’Anjou (49), devant une machine.</em>
« Je renouvelle mon parc matériel avec du neuf ou de l'occasion en fonction de mes besoins sur mon exploitation de grandes cultures dans le Maine-et-Loire »

Agriculteur en bio à Ombrée-d’Anjou, dans le Maine-et-Loire, Olivier Cosnard a fait le choix d’un parc matériel…

<em class="placeholder">Ghislain de La Forge, jeune agriculteur installé depuis 2020 à Marsainvilliers, dans le Loiret, devant sa parcelle de blé</em>
Revenu : « J’ai réduit mes charges de 40 000 euros par an sur mon exploitation de grandes cultures en Eure-et-Loir »

Ghislain de La Forge est agriculteur dans le Loiret. Il suit de très près les chiffres de son exploitation et met en place…

<em class="placeholder">Agriculteur prélevant de la terre à l&#039;aide d&#039;une tarière.</em>
Fertilisation azotée : quelle dose d’azote apporter en 2025 sur des blés semés en conditions humides ?

À l’approche des premiers apports d’azote, quelle stratégie adopter sur des céréales semées cet automne dans des sols souvent…

<em class="placeholder">Sans entretien, des arbres comme les saules marsaults peuvent envahir les fossés. Il faut les enlever pour permettre le bon écoulement de l&#039;eau.</em>
Fossé : comment l'entretenir dans les règles ?
Un fossé doit être entretenu pour permettre le bon écoulement de l’eau et réduire les risques d’inondations des parcelles…
<em class="placeholder">Tracteur épandant de l&#039;azote dans une parcelle de blé.</em>
Fertilisation azotée : quelle date pour le premier apport d’azote en zones vulnérables en 2025 ?

Les 7èmes programmes d'actions régionaux contre la pollution par les nitrates sont entrés en vigueur partout en France, avec…

<em class="placeholder">Paysage rural de l&#039;Artois. Parcelles cultivées, haies d&#039;arbres. Maisons au bord des champs. habitat rural. habitations à proximité des parcelles agricoles. maison à ...</em>
Reprise de terres dans l’Yonne : « J’ai dû attendre 8 mois du fait de la loi Sempastous alors que nous étions d’accord avec les cédants »

Romaric Bohajuc est agriculteur à Pacy-sur-Armançon, dans l’Yonne, où il cultive 360 hectares de cultures. Lors de la reprise…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures