Quand les abeilles des hausses peuplent des essaims
À l’issue de la dernière miellée, Florent collecte les abeilles des hausses, devenues inutiles, pour peupler des essaims : une ruche permet de produire ainsi près de trois essaims de fin de saison, traités facilement contre varroa grâce à l’absence de couvain. Une méthode astucieuse en somme !
À l’issue de la dernière miellée, Florent collecte les abeilles des hausses, devenues inutiles, pour peupler des essaims : une ruche permet de produire ainsi près de trois essaims de fin de saison, traités facilement contre varroa grâce à l’absence de couvain. Une méthode astucieuse en somme !
Tout apiculteur le sait, au printemps, c’est la course. Florent, apiculteur professionnel en Savoie, a donc décidé de faire tous ses essaims de l’année en fin de saison. On dit que les Savoyards sont économes. Florent a traduit cela en apiculture : il peuple ces essaims avec les abeilles des hausses, qui, en fin de saison, n’ont guère plus d’utilité. Ces abeilles, pour l’essentiel de jeunes ouvrières magasinières, sont en effet aptes à prendre soin de la reine, et du futur couvain. Bien sûr, cette méthode ne doit être mise en œuvre que lors de la dernière récolte, pour que le prélèvement d’abeilles n’impacte pas la production de la colonie sur les miellées suivantes.
La méthode en neuf étapes
1re étape : préparer le matériel
Avant d’aller sur le rucher, les ruches qui vont accueillir les essaims sont préparées avec cinq cadres de cires gaufrés ou bâtis et une partition chaude placés au centre de la ruche. Les ruches sont équipées d’un chasse abeille et d’un nourrisseur couvre-cadres. Florent utilise des chasse-abeilles avec deux losanges pour faciliter la descente des abeilles.
2e étape : distribuer les reines
Arrivé au rucher, une reine en cage Nicot sans accompagnatrices et avec un bouchon de candi est introduite au dernier moment. La cage est placée, languette ouverte, entre les cadres et, si possible, de sorte qu’elle soit sous les trous des losanges du chasse-abeilles.
3e étape : distribuer les hausses d’abeilles
Les hausses remplies d’abeilles sont placées sur les caisses préparées. La taille des essaims peut rester modeste : généralement, deux hausses remplies d’abeilles suffisent. Mettre trop d’abeilles augmente le risque d’étouffement.
4e étape : fermer les ruches
Les ruches sont fermées hermétiquement pour prévenir tout risque de pillage. Une vigilance accrue doit être portée sur le risque de fuite avec du matériel ancien. L’utilisation d’un film plastique est à envisager pour étanchéifier si besoin les ruches. Il peut être judicieux de contrôler les fuites trois heures après en cas de doute.
5e étape : éviter l’étouffement
Les essaims doivent être mis à l’ombre, soit sur le même emplacement, soit sur un autre rucher. Pour éviter que les abeilles ne se réfugient dans les nourrisseurs, de l’eau peut y être ajoutée. Cela facilite également la régulation thermique, surtout si les essaims sont déplacés.
6e étape : récupérer les hausses et nourrir
Au bout de 24 heures, une fois que les abeilles sont bien descendues des hausses vers le corps, les hausses de miel peuvent être récoltées. Le chasse-abeilles est enlevé et l’ensemble des cadres et de la partition est déplacé contre l’un des bords de la ruche. Un petit nourrissement léger à base de sirop 50/50 est effectué. À ce stade, la ruche doit encore rester fermée.
7e étape : ouvrir les ruches
Il faut au moins compter 36 heures de claustration, voire 72 heures si les essaims sont laissés sur le même rucher que les ruches pourvoyeuses. Les ruches sont ouvertes dans des conditions de luminosité réduite, c’est-à-dire tôt le matin, tard le soir ou lors d’une journée de mauvais temps. L’utilisation de réducteurs d’entrée est conseillée, pour limiter le risque de pillage.
8e étape : nourrir en quantité
Les ruches sont nourries avec environ 5 litres de sirop 50/50 en cas d’utilisation de cadres gaufrés à l’étape 1. Avec des cadres bâtis, la quantité de sirop distribuée peut être diminuée.
9e étape : traiter les ruches
Quelques jours plus tard, la colonie n’ayant pas encore de couvain fermé, il est possible de réaliser un traitement avec une préparation médicamenteuse à base d’acide oxalique. Il est important de ne pas traiter trop tôt, car cela augmente les risques de pillage à l’ouverture des ruches et le taux de désertion. Si des cadres bâtis ont été utilisés, la reprise de la ponte est beaucoup plus rapide. Il convient alors d’ajuster les traitements. Au cours de la visite, si des essaims sont orphelins ou désertés, les cadres peuvent être redistribués.
50 ruches peuvent ainsi donner 50 essaims
Les dernières miellées des ruches de Florent sont celles de châtaigner ou de forêt ; il y a généralement deux ou trois hausses par colonie. Florent a mis en œuvre cette méthode sur un rucher de 50 ruches. Les hausses ont permis de confectionner 50 essaims nus, dont 49 ont été hivernés.
Les avantages et les inconvénients de la méthode
Avantages
Inconvénients