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Poser une grille à reine verticale pour lutter contre le varroa en été

Dans les luttes de fin de saison contre varroa dites biotechniques, il est possible d'utiliser la méthode de pose de grilles à reine verticales.

Varroas sur nymphe d'abeille
© ADA Aura

Cette méthode a fait l’objet de plusieurs adaptations, en fonction des systèmes de production, des parcours de miellée ou encore des modes d’élevage. Nous vous proposons de revenir sur deux adaptations innovantes de cette méthode qui permettent d’éviter la recherche de reine ou de maximiser le piégeage du varroa.

La méthode du retrait de couvain accompagné d'un traitement à base d’acide oxalique est une technique efficace.

Un retrait de couvain efficace sans recherche de reine

La pose d’une grille à reine verticale permet de restreindre le nombre de cadres sur lesquels la reine va pondre.

À la suite d’importantes pertes de colonies à l’hiver 2020-2021, Régis et Alexandre, deux apiculteurs auvergnats, ont repensé leur stratégie de traitement dans le but de pallier les échecs liés à l’utilisation d’amitraze. Ils ont ainsi adapté la méthode de la grille à reine verticale pour procéder à un retrait de couvain sans recherche de reine.

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Poser une grille à reine verticale pour lutter contre le varroa en été

Une mise en place rapide

Les grilles à reine verticales – préalablement découpées au bon format des ruches – sont positionnées dans les corps. Attention à l’étanchéité du système – notamment entre le corps et la hausse ainsi qu’au niveau des crémaillères – pour garantir un confinement strict de la reine sur les cadres en question. Des morceaux de scotchs sont positionnés à cet effet le long d’un des côtés et sur le haut de la grille. La pose de la grille se fait avant la fin juin.

Constituer des essaims à partir du retrait de couvain

La grille à reine verticale est retirée au bout de 21 jours. Les cadres de couvain sont secoués dans le corps puis placés dans un second corps vide ou une ruchette. Ce second élément est placé au-dessus du premier et séparé par une grille à reine. Chacun des deux compartiments est alors complété de deux cires gaufrées et d’une partition. Les abeilles qui sont montées s’occuper du couvain dans le corps du dessus constituent un essaim orphelin. Au bout de 24 heures, l’élément du dessus est fermé et transhumé sur un nouvel emplacement. La ruche mère est alors traitée à l’aide de deux PMAO à 4 jours d’intervalle.
Pour le remérage de l’essaim orpheliné, trois options sont possibles : l’introduction d’une cellule J3 le jour de l’orphelinage, l’introduction d’une J10 après 10 jours d’orphelinage (et castration des cellules naturelles) ou bien un remérage naturel.
Après 24 jours, un à deux passages de préparation médicamenteuse à base d'acide oxalique (PMAO) sont possibles. S’il y a échec de fécondation de la reine, les cadres peuvent être redistribués pour renforcer les essaims avant l’hiver.

Cette méthode, en plus de permettre un gain de temps par rapport à un encagement classique, permet d’éviter la destruction des cadres de couvains qui peut s’avérer fastidieuse. Elle nécessite cependant d’anticiper le matériel nécessaire, en particulier les corps de ruches (ou ruchettes) et les partitions.

 

 
Poser une grille à reine verticale pour lutter contre le varroa en été

La seconde stratégie mise en place par Théo en Auvergne combine la pose d’une grille à reine verticale à un retrait de couvain tardif.

Le piégeage du varroa après une miellée tardive pour limiter l’usage des acides organiques

Cette méthode présente l’intérêt de préserver la capacité de production de la colonie sur la miellée d’été (tournesol) tout en constituant des essaims de fin de saison.

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Poser une grille à reine verticale pour lutter contre le varroa en été

Trier les ruches non productives pour amorcer des essaims

Mi-juillet, l’apiculteur trie ses ruches et définit des colonies « non-valeurs », dès lors que leur production est nettement inférieure aux autres. Les reines de non-valeurs sont tuées  et les abeilles de celles-ci sont réparties en ruchettes, de manière à ce que chaque ruchette contienne deux cadres avec leurs abeilles. Cela peut être deux petits cadres de couvain ou un beau cadre de couvain avec un cadre de réserve.

Poser des grilles à reine tout en préservant la capacité de production des colonies

Parallèlement à ce tri, sur les autres colonies, des grilles à reine verticales sont mises en place. À l’ouverture des ruches, deux cadres de couvain fermés naissants mais sans abeilles sont prélevés par colonie et viennent grossir les ruchettes. Les colonies sont ainsi réduites sur sept cadres. Ce prélèvement de cadres n’ampute pas trop le capital abeilles de la colonie qui peut toujours travailler sur une miellée tardive. Les essaims orphelinés en ruchette sont gérés et rémérés de la même manière que celle évoquée sur la stratégie précédente.
Pour faciliter le travail sur ces deux étapes simultanées, un opérateur s’occupe du remplissage des ruchettes et de leur manutention, tandis que l’autre opérateur pose les grilles à reine et procède au retrait des deux cadres.

 

 
Poser une grille à reine verticale pour lutter contre le varroa en été

Un retrait tardif couplé à un piégeage supplémentaire du varroa

Les grilles à reine verticales sont retirées des colonies après 21 jours. Un cadre « piège » est identifié. Ce cadre est celui qui présente le plus de grosses larves, stade réputé le plus attirant pour le varroa. Les autres cadres de couvain sont détruits par grattage. Ils peuvent également l’être par congélation, ce qui permet de limiter le pillage. Ce retrait tardif du couvain mi-août a permis de conserver des colonies de tailles suffisantes et donc productives sur la miellée de tournesol. Trois ou quatre jours après avoir enlevé la grille à reine verticale et détruit le couvain, le cadre « piège » est retiré et remplacé par un cadre bâti. Un dégouttement d’Apibioxal est effectué. Le cadre retiré est détruit (congelé ou brûlé).

L’utilisation d’un cadre « piège » permet un retrait supplémentaire de couvain infesté et ainsi de réduire le traitement de fin de saison à une seule application de PMAO. L’intérêt est ici de réduire l’utilisation de l’acide oxalique et de prévenir le développement de résistances, notamment pour les apiculteurs bio qui dépendent essentiellement de ce principe actif.

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