La miellée de colza prépare bien les colonies pour l’acacia
La science a prouvé qu’entre pissenlit, fruitier et colza, c’est la miellée de colza qui offrira ensuite la meilleure récolte d’acacia. Et plus il y aura d’abeilles et de couvain fermé en début de miellée, plus la récolte sera bonne.
La science a prouvé qu’entre pissenlit, fruitier et colza, c’est la miellée de colza qui offrira ensuite la meilleure récolte d’acacia. Et plus il y aura d’abeilles et de couvain fermé en début de miellée, plus la récolte sera bonne.
Le projet BeeTrip (Transhumance ressources intoxications performances) a comparé trois miellées de printemps différentes : pissenlit, fruitiers et colza, afin d’en évaluer les effets sur les deux miellées suivantes : acacia et châtaignier. L’étude démontre que le parcours qui débute la saison par le colza est celui qui est le plus favorable pour produire du miel d’acacia. Les groupes de colonies qui réalisent ce parcours produisent beaucoup plus que les colonies qui ont commencé leur parcours par les miellées de pissenlit, et un peu plus que celles qui ont débuté sur arbres fruitiers.
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Autre enseignement : 10 % de la population d’abeilles adultes ou de couvain fermé au début de la miellée se traduirait respectivement par un gain de 3,9 kilos et 2,3 kilos de miel d’acacia par colonie. La recommandation que formule cette étude est la suivante : afin de s’assurer un minimum de production de miel d’acacia, la population des colonies doit dépasser 20 000 adultes et 15 000 cellules de couvain fermé au début de la miellée. Les auteurs de l’étude ajoutent une préconisation désormais bien connue : l’infestation par varroa doit quant à elle rester inférieure à 1 varroa pour 100 abeilles.
Nicolas, apiculteur en Isère, confirme. « Au printemps, l’abondance des ressources disponibles grâce au colza permet aux colonies de se développer rapidement et d’assurer une bonne récolte d’acacia. Ce n’est pas le cas des deux autres environnements de printemps étudiés : le manque de ressources en moyenne montagne, et la pression toxicologique importante sur le rucher en arboriculture nuisent au bon développement des colonies. » Selon Nicolas, la miellée de colza est ainsi pleine d’atouts : production de miel, d’essaims et préparation des colonies pour l’acacia. Mais il tient à préciser que ce parcours a aussi ses contraintes : « le développement rapide des colonies demande un suivi assez régulier du rucher afin d’éviter l’essaimage, et le rucher a tendance à être hétérogène en fin de miellée ».
Et il ne faut pas oublier que le colza n’est pas sans risque, car les traitements appliqués sur ces cultures peuvent causer des dégâts sur les colonies. D’ailleurs, l’étude BeeTrip indique sans grande surprise que l’exposition des abeilles aux pesticides pendant la miellée de printemps a une influence significative et négative sur la production de miel.
Le projet BeeTrip initié par l’ADA Aura avec le soutien scientifique de l’Itsap et de l’Inrae a permis le suivi de 195 colonies au total sur trois ans, de 2016 à 2018.
Adèle Bizieux, ADA Aura