La cire d’abeille, qu’est-ce que c’est ?
La cire d’abeilles est produite par les abeilles. Pourtant ce fait n'a été reconnu par les naturalistes qu’à la fin du XVIIIe siècle !
La cire d’abeilles est produite par les abeilles. Pourtant ce fait n'a été reconnu par les naturalistes qu’à la fin du XVIIIe siècle !
Il fallut ainsi plus de vingt siècles pour que plusieurs auteurs, citons Martin John, Hornbostel et Hunter, révèlent que la cire est une substance secrétée par les abeilles elles-mêmes.
Les abeilles possèdent en effet quatre paires de glandes cirières situées sur la face interne de leur abdomen entre les quatrièmes et septièmes sternites. La cire produite par ces glandes passe au travers de la cuticule par un réseau de tubules débouchant sur des structures lises, ovoïdes et concaves nommées miroirs de cire. C’est à l’intérieur de ces derniers que les substances secrétées se solidifient pour former des écailles de cire d’environ 1 mg.
Une production de cire à l'âge de 10 à 20 jours
C’est à partir du quatrième jour après l’émergence que ces glandes se développent ; elles atteignent leur taille maximale autour de dix jours après puis s’atrophient pour quasiment disparaître une fois les abeilles devenues butineuses. Les abeilles en capacité de produire de la cire sont par conséquent celles dont l’âge est compris entre 10 et 20 jours. Elles sont disponibles pour apporter leur contribution au développement de la colonie lorsque celle-ci a besoin de plus de place pour élever du couvain ou stocker ses réserves alimentaires.
Une synthèse complexe de 300 substances
La production de cire est énergivore. Selon les auteurs le taux de conversion sucre:cire est extrêmement variable et oscille entre 3:1 et 20:1. Elle nécessite aussi la consommation de pollen dans lequel les abeilles trouvent les acides aminées qui constitueront les enzymes impliquées dans les voies de synthèse des substances composants la cire.
Les analyses chimiques ont permis d’isoler et d’identifier la majeure partie de ces substances. Elles sont au nombre de 300 environ et se répartissent en différentes fractions dont les principales sont les monoesters (35%), les hydrocarbones (14%), les diesters (14%) et les acides libres (12%).
Des propriétés physico-chimiques particulières
Les substances qui constituent la cire lui confèrent des propriétés physico-chimiques particulières qui nous permettent notamment de qualifier sa pureté. Ces propriétés ont été référencées par la pharmacopée européenne et permettent de contrôler la conformité de la cire employée à des fins pharmaceutiques ou cosmétiques. Ces références servent aussi aux ciriers les plus consciencieux qui font analyser la pureté de la cire qu’ils achètent avant de la transformer en feuilles de cire gaufrées. Les principaux critères auxquels ils se réfèrent sont l’indice d’acide, l’indice de saponification et la teneur en hydrocarbure.
Des substances pour étirer les rayons
Notons enfin que la cire d’abeilles qui forme les rayons peut être considérée comme une matrice composite en raison de la présence d’autres matériaux apportés par les abeilles. L’adjonction de propolis dans la cire a une influence sur sa composition chimique et joue sur sa couleur ainsi que sur son odeur. La cire peut également s’enrichir au cours du temps de fibroïne, une protéine cristalline et hygroscopique formant la soie des cocons. D’autres substances de nature lipophile telles que la paraffine (voir photo) ou le goudron peuvent également être collectées par les abeilles et utilisées pour étirer les rayons.