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Allo véto : où économiser et où investir pour la santé des vaches laitières pendant l’hiver

Santé du pied, parasitisme, vaccination, complémentation : les mois d’hiver en bâtiment sont propices à un bilan de santé du cheptel. La prévention se révèle souvent payante.

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Même des vaches rustiques peuvent avoir des problèmes de pied à ne pas négliger.
© C. Fouquet

Une vache qui boite, c’est une vache qui se déplace moins pour manger, et donc qui produit moins. Les pertes financières dues à une boiterie s’élèvent à quelque 250 euros par vache. Alors, pendant l’hiver, c’est le moment de prévenir les risques, de regarder les aplombs des vaches lorsqu’elles sont aux cornadis. Un passage dans la cage de contention doit devenir un réflexe en cas de doute sur une lésion. La stabulation et l’humidité des aires d’exercice favorisent la Mortellaro.

En système logettes ou en aire paillée, il ne faut pas chercher à économiser sur le confort ou la propreté de la zone de couchage. Une vache bien couchée rumine et produit plus. Et une vache avec une mamelle propre, c’est moins de risque de mammite. Une mammite coûte environ 230 euros, entre le traitement et les pertes. Une vache plus propre, c’est éventuellement des économies de nettoyage des trayons. Par contre, l’économie de produit de trempage est moins évidente : le froid et l’humidité causent des gerçures parfois douloureuses et nids à microbes. Un produit de trempage filmogène et hydratant pour la peau limite ce phénomène.

Coût de complémentation versus coût de la pathologie

La rentrée à l’étable est également le moment de déparasiter les animaux qui en ont besoin. Les adultes ont normalement développé une immunité contre les strongles, mais il faut évaluer la présence de paramphistome et de douve en réalisant des coproscopies (analyses de bouses) et des sérologies (analyses de sang). Ces parasites peuvent être fortement pénalisants, surtout la douve : moindre production laitière, colostrum de mauvaise qualité, saisie à l’abattoir… Mais le traitement systématique n’est pas recommandé, ni d’un point de vue parasitaire (risque de résistance), ni d’un point de vue économique.

Sur les plus jeunes, il est probable qu’un traitement soit nécessaire. Cela dépend du moment de la mise à l’herbe et du pâturage (plusieurs mois ou non sur la même parcelle, passage après les vaches adultes, passage sur des parcelles fauchées…).

L’absence de pâturage limite l’apport naturel d’oligoéléments et de vitamines. Il est alors important de complémenter les vaches : les carences en oligoéléments et vitamines pénalisent la reproduction ou l’immunité. Les déséquilibres minéraux vont impacter la production et surtout le post-partum (risque de non-délivrance, de fièvre de lait). À noter que les déséquilibres azote/fibre/énergie sont aussi à limiter au maximum : un épisode d’acidose chronique soumet les pieds des vaches à rude épreuve, une acétonémie trop marquée peut provoquer une caillette à opérer dont le coût (et les pertes en production ensuite) fera regretter de ne pas avoir mieux ajusté la ration.

La vaccination, une arme de prévention

Côté vaccination, les frais sont toujours importants, de 2 euros la dose de vaccin contre l’entérotoxémie, jusqu’à plus de 10 euros la dose pour la prévention des diarrhées néonatales. Sans oublier les pathologies respiratoires, la FCO (sérotypes 3, 4, 8), la MHE, la BVD, la teigne, la salmonelle. Si aucune n’est véritablement obligatoire, la vaccination est une arme de prévention importante.

Il faut mettre en corrélation le prix de la vaccination et les pertes induites quand elle n’est pas faite. Un broutard mort d’entérotoxémie représente une perte égale à plusieurs années de vaccination. Les visites véto pour perfuser les veaux, les retards de croissance liés aux virus respiratoires ont un coût. Même si les animaux sont toujours vivants à l’issue des soins, l’absence de pathologie reste plus intéressante pour l’éleveur, économiquement et psychologiquement.

Mieux vaut prévenir pour économiser

• Confort et propreté du couchage et du bâtiment : moins de problèmes de pieds, de mammites, meilleure production

• Alimentation équilibrée : meilleure production, reproduction et immunité, moins de soins véto

• Vaccination : moins d’animaux malades ou morts, moins de médicaments, moins de retard de croissance

• Antiparasitaires : utilisation raisonnée pour des économies et une efficacité prolongée

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