Production ovine
Vers un conseil technique mieux ciblé
Depuis quelque mois les responsables de filière travaillent à la rénovation de l’appui technique. En Auvergne, la coordination du dispositif a été confiée à l’AROA.
Des orientations en phase avec la Reconquête ovine
La Fédération nationale ovine (FNO) et les différentes familles professionnelles sont unanimes : les efforts d’amélioration de la productivité du travail et d’étalement de la production se sont faits au prix d’une stagnation de la productivité, d’une dérive des charges d’alimentation et des coûts de production. L’objectif du programme interprofessionnel de Reconquête est d’améliorer le revenu des éleveurs par une performance technico-économique accrue et de développer les volumes de production pour la filière. Le rapport Porry va dans le même sens et considère que l’efficacité de l’appui technique doit être renforcée. Le bilan de santé de la politique agricole commune (PAC) est également une opportunité pour relancer la production. La FNO s’est ainsi fortement impliquée dans les réflexions organisées par France AgriMer pour définir un nouveau cadre à l’appui technique.
Des nouvelles thématiques
Pour les éleveurs ne maîtrisant plus les bases techniques de la production, l’appui « amélioration de la production » prévoit un diagnostic initial, avec bilan de production et de reproduction. C’est un suivi rapproché, avec 6 à 10 passages par an. Le calcul des charges d’alimentation directes et du solde sur coût alimentaire, et une analyse par lot des résultats de reproduction sont la base de ce suivi. Pour les éleveurs souhaitant une approche économique poussée, la thématique « optimisation des coûts de production » prévoit le calcul détaillé de ces coûts et la discussion des marges de progrès. Ces nouveaux champs de l’appui technique répondent mieux à la diversité des besoins des éleveurs.
Des évolutions dans la pratique du conseil
Pour Claude Font, président de l’AROA, plus de transparence est nécessaire. L’éleveur doit s’engager dans un suivi en toute connaissance et à partir d’éléments objectifs fournis par un prédiagnostic. Cette transparence est aussi attendue pour le coût facturé et le financement du conseil. La pratique du conseil doit aussi évoluer. Le technicien passe trop de temps à collecter et calculer des indicateurs au détriment de la discussion des résultats et de la construction d’un plan d’actions. Rassembler les informations nécessaires avant la visite est un moyen d’être plus efficace pendant la visite.
Une organisation en cours de construction
Réservé aux adhérents d’organisations de producteurs de plus de 100 brebis, l’appui technique est aujourd’hui ouvert à tous les éleveurs de plus de 80 brebis. Les nouveaux suivis proposés supposent de nouvelles compétences et il faut trouver les complémentarités entre les intervenants. Toutefois, pour un lien fort entre appui technique et production d’agneaux, le technicien filière doit rester l’interlocuteur privilégié des adhérents d’organisations de producteurs, et travailler en relation avec les autres conseillers de l’élevage. Afin que l’éleveur choisisse un suivi adapté à ses besoins, un prédiagnostic sera établi par le technicien. Après discussion des résultats entre l’éleveur et le technicien, un contrat de 2 ou 3 ans sera signé formalisant les engagements de chacun et précisant la participation financière de France AgriMer.