Veaux, vaches, brebis... en ordre de marche pour sensibiliser Paris
L’heure est aux coups de fil et aux SMS dans le réseau syndical FDSEA et JA Cantal à une semaine de la grande manifestation qui verra brandir dans la capitale la cause de l’élevage.
“On a réussi au sein de notre fédération nationale à mettre l’élevage au centre des préoccupations, ce qui est pleinement justifié, expose Joël Piganiol, secrétaire général de la FDSEA. On voit partout reculer l’élevage sur le territoire hexagonal et, dans les zones inconvertibles comme les nôtres, les difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les éleveurs conduisent à des choix, notamment avec l’arrêt de la production laitière.
Date stratégique
Pour l’éleveur de Sénezergues, il est donc essentiel que les Cantaliens répondent en nombre à cet appel de la FNSEA et des JA, qui ont d’ailleurs décrété l’élevage “grande cause nationale”, dans la continuité des actions déjà conduites ces derniers mois localement avec les 700 agriculteurs venus exprimer leurs inquiétudes et revendications le 12 avril devant les grilles des (sous-)préfectures à Mauriac, Saint-Flour et Aurillac. “Pour intensifier le poids politique de nos demandes, il faut pouvoir aussi être écoutés des grands médias nationaux, c’est pour cette raison qu’a été décidé ce grand rassemblement le dimanche 23 juin à Paris”, relève Joël Piganiol. Un temps fort de l’agenda syndical où les Cantaliens entendent faire bien plus qu’acte de présence, en marquant les esprits et les caméras avec un défilé entre Montparnasse et les Invalides accompagnés de vaches, veaux, brebis... Défense du prix des produits de l’élevage, allègement des contraintes et une Pac favorable à l’élevage de montagne : tels sont les trois piliers de la feuille de route des responsables agricoles cantaliens et du Massif central, réaffirmée vendredi 7 juin (lire notre édition du 12 juin). “Notre premier combat est celui des prix avec en filigrane les questions posées au travers de la future loi Consommation (projet de loi qui devrait arriver devant les députés fin juin, NDLR) et la relation avec la grande distribution dans le cadre des négociations sur les transferts de charges”, décrypte le syndicaliste.
Moins de boulets, plus de moyens
Des chefs d’entreprise qui veulent aussi faire entendre une nouvelle fois au gouvernement à condition de lever les entraves règlementaires et environnementales qui plombent son développement, le secteur agricole est pleinement capable de répondre au défi du redressement productif cher à Arnaud Montebourg. “L’agriculture, comme l’agroalimentaire, qui sont des activités normalement non délocalisables, peuvent contribuer à relancer l’économie française, mais il faut nous en laisser les moyens”, martèle Joël Piganiol. Ces moyens, l’agriculture de montagne les attend aussi de l’Union européenne : “À la veille de nouvelles discussions et d’un aboutissement éventuel du règlement européen et à l’approche d’un second semestre où les choix français sur la déclinaison de la Pac devraient être entérinés, il est évident qu’une forte mobilisation des éleveurs du Massif central favorisera l’avancée de nos demandes”, commente Joël Piganiol. Et de rappeler ces revendica-tions : le renforcement des aides montagne (ICHN), le couplage des soutiens aux productions animales (à la vache allaitante, à la brebis, à la vache laitière et aux porcs en zone de montagne). “Le gros enjeu pour nous, JA, c’est aussi de maintenir le budget alloué à l’installation dans la Pac et une différenciation entre zones de montagne et zones de plaine, complète Jérôme Merle, son homologue aux JA. Nous militons en outre pour la reconnaissance des actifs afin d’éviter les dérives sur le foncier, particulièrement problématique en zone de montagne, là où on installe le plus d’agriculteurs. Nous avons demandé en ce sens la suppression du critère de demi-SMI (surface minimum à l’installation).” Conscients tous deux que les réponses n’arriveront pas dans la foulée du 23 juin, ils sont convaincus qu’une mobilisation massive jouera en faveur de l’élevage de montagne dans la traduction de la future Pac en 2015. “C’est une étape avant une autre échéance : la venue de François Hollande au Sommet de l’élevage début octobre”, concluent les deux secrétaires généraux.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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