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Sécheresse
Une sécheresse intense et très précoce

Le 8 juillet, une délégation départementale sécheresse a fait le tour du grand Ouest du département pour quantifier les pertes subies par les exploitations depuis ce printemps.

La délégation sécheresse a démarré son tour du département le 8 juillet.
La délégation sécheresse a démarré son tour du département le 8 juillet.
© © HLP

La délégation départementale sécheresse a démarré son tour du département le 8 juillet dernier avec au programme 5 visites d'exploitations durement impactées par le manque de précipitations depuis ce printemps. La tournée s'est poursuivie le 12 juillet dans le grand Est de la Haute-Loire avec 5 autres exploitations.
Nous avons rejoint la délégation lors de sa toute première visite, sur le Gaec du Cyprès à Rauret, dans le village de Freycenet. Durant toute la journée, les représentants de la DDT, Jean-Pierre Chaput chef du service agricole et développement rural et ses collègues Cécile Brette, Jean-François Boussit et Jean-Marc Cuoq,Céline Julien, vice-présidente de la FDSEA et Jérémy Convers animateur, Florian Monteil président cantonal des JA et Bernard Daudet de la Chambre d'agriculture, ont attentivement relevé les chiffres des bilans fourragers présentés par les agriculteurs qu'ils ont rencontrés.
Situé à 900 m d'altitude, le secteur avait déjà souffert d'une sécheresse en 2019, mais elle n'était pas aussi intense que l'épisode 2022. Dirigée par Alexandre Gravier et son père Roland, l'exploitation laitière de 70 Prim'Holstein (en zéro pâturage), qui s'étend sur 125 ha (22 ha de maïs, 25 ha de blé, 5 ha de luzerne, 7 ha de lentille, 20 ha de prairies temporaires, le reste en prairie naturelle), subit cette année de plein fouet la sécheresse, ainsi qu'un autre fléau : les rats, qui font leur apparition en masse sur ce territoire.

Un maïs qui a mis 50 jours pour sortir de terre
Depuis le début de l'année, les volumes de précipitations sont de moitié inférieurs à ceux de l'an dernier " nous avons reçu 200 mm d'eau à ce jour contre 400 mm en 2021" signale Alexandre Gravier. Conséquences : les fourrages et les cultures de l'exploitation sont impactées.
"En fourrages, nous constatons des pertes de -30% en ensilage. Le maïs que nous avons semé le 7 mai est plutôt correct, une averse lui a permis de rattraper son retard... Par contre le maïs que nous avons semé le 17 mai a mis 50 jours pour sortir de terre contre 5 ou 6 jours habituellement ! Quant au blé, l'eau a manqué lors de la montaison de l'épis, aussi nos prévisions de rendement sont catastrophiques avec 40qx/ha au lieu de 80 qx. Sur ces parcelles de blé, qui seront moissonnées la semaine prochaine, nous comptons semer des dérobées (ray grass) pour conforter nos stocks. Nous ferons de même après la lentille... Dans ce contexte, nous avons récolté beaucoup moins de foin : - 50% sur la 1ère coupe. En 2022, nous avons récolté 1 botte/ha contre 11 bottes /ha en 2021. Au total, il nous manque 200 bottes !".
Alors certes, le Gaec peut compter sur des stocks de maïs fourrages importants suite à la belle récolte de 2021 mais "cela veut dire que l'on va repartir à sec l'an prochain car on ponctionne nos stocks en permanence ". La situation reste en revanche plus tendue pour les stocks d'ensilage d'herbe et pour la paille que les éleveurs ont dû acheter en plus gros volumes (+50%) cette année.

Décapitalisation dans l'air
Pour faire face à cette sécheresse, les deux associés ont d'ores et déjà décapitalisé une partie du cheptel : "En mai et juin, nous avons fait partir 14 vaches, les moins productives et il se peut que cela continue !" lance le jeune éleveur qui ajoute : "La seule culture qui donne satisfaction cette année, c'est la lentille". La sécheresse ayant limité l'assaut des adventices...
Le président des JA de Pradelles, Florian Monteil a dressé le bilan d'une situation semblable sur le canton avec une sécheresse qui a débuté très tôt et qui se poursuit.
Céline Julien exploitante en Gaec au Bouchet St Nicolas a fait état d'une situation compliquée autour de la ressource en eau sur sa commune avec des forages et des sources à sec et des mottes d'herbe totalement brûlées qui auront bien du mal à repartir. "On a jamais vu ça au Bouchet !".
Situation inquiétante
Jean-Pierre Chaput a jugé la situation inquiétante et a annoncé qu'une procédure "calamités sécheresse" serait sûrement ouverte selon les résultats des bilans fourragers (récolte de maïs) en octobre prochain : "Des séquences comme celle-ci il y en aura d'autres. Il va falloir adapter nos systèmes d'exploitation. Nous n'avons pas le choix !".
En attendant, les agriculteurs prient pour que la pluie tombe et vienne ainsi sauver les cultures de maïs... Mais pour l'instant c'est plutôt une nouvelle vague de chaleur qui est annoncée.
 

 

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