Une réserve pour anticiper ses besoins
Si l’une des préoccupations majeures des agriculteurs et de subvenir aux besoins en eau durant les périodes caniculaires pour l’abreuvement des animaux ou l’irrigation des cultures, le Gaec Vincent peut désormais sécuriser sa production fruitière grâce à la création d’une réserve d’eau une contenance de 6 500 m³ dont 5 500 m³ utilisables. Cette retenue s’étend sur une surface de près de 30 ares, et utilise un système d’irrigation raisonnée de goutte-à-goutte au pied de fruitiers.
C’est en force que Madame la préfète Magali Debatte, entourée du DDT Pierre Schwartz et ses services, de l’Association syndicale autorisée d’aménagement hydraulique de la Creuse, du Bureau des milieux aquatiques, de Geneviève Barrat, représentant le Conseil régional, et des responsables de la Chambre d’Agriculture sont allés visiter cette installation sur l’exploitation du Gaec Vincent mère et fils à Méasnes.
L’exploitation couvre au total 142 ha avec pour production dominante un élevage bovin limousin et un verger de 7 ha totalement irrigués avec près de 10 000 arbres. Très prochainement une production de pommes avec 16 variétés différentes, mais aussi de poires et de cerises verra le jour.
Si les périodes de sécheresse ont tendance à s’accentuer au fil du temps, les problématiques de ressources en eau restent très perceptibles pour les éleveurs.
Dans le cas présent, cet exemple peut susciter un réel intérêt pour certains agriculteurs et correspond parfaitement à la situation de l’exploitation dans un schéma d’irrigation raisonnée, mais ne se transpose pas forcément dans un système d’élevage.
Cette création a nécessité la dérivation d’un petit cours d’eau traversant la parcelle sur une longueur de près de 100 m pour rester dans une procédure de déclaration. Une prise d’eau a été installée sur ce cours d’eau afin de permettre un prélèvement hivernal limité à 1,07 l/sec entre les mois de novembre et de mars inclus, les autres mois de l’année étant proscrits.
Vers une simplification des démarches ?
Il faut encore préciser que ce projet a mis près de trois ans avant de sortir de terre, aux termes d’études et de démarches, de déclarations diverses et d’évaluation par l’administration.
La création d’un « guichet unique » est en cours de finalisation. L’objectif de ce service est de mieux accompagner les agriculteurs dans leur démarche. La Chambre d’Agriculture en fait partie pour renforcer son rôle d’appui à l’élaboration des dossiers en lien avec les services de l’État et des collectivités territoriales. Ce qui n’enlève en rien la complexité de la procédure dans le montage des dossiers.
Pour Geneviève Barat, le Conseil régional peut également apporter sa contribution en cofinançant des projets similaires avec des programmes européens. Ainsi ce projet, dont l’investissement avoisine 103 000 € a été financé à 60 %par la Région Nouvelle Aquitaine et le FEADER. À ce jour, en Creuse, 6 projets sont en cours d’élaboration.
Un projet qui s’inscrit dans une démarche bien encadrée pour laquelle les organisations professionnelles agricoles et les éleveurs demandent un véritable assouplissement de la réglementation et davantage de bienveillance sur les retenues collinaires.