Une nouvelle ère de constructions aérées et ventilées
Bien penser son bâtiment d'élevage c'est savoir structurer son projet de construction mais aussi s'intéresser aux conditions économiques et techniques pour que ce dernier soit mené correctement à terme.
Le Rallye Bâtiment proposé par la Chambre d'Agriculture de la Creuse a remporté un franc succès avec la participation d'une cinquantaine d'agriculteurs. Trois exploitations ont ouvert leurs portes afin d'apprécier au mieux les qualités et les divers apports que peuvent générer ces stabulations. En bois, en tunnel ou encore en métal : des choix de formes et de matériaux qui offrent une réelle adaptation en fonction du projet souhaité. Zoom sur l'exploitation Herin et son choix de construction toute de bois vêtu...
Sur l'exploitation Herin basée à Parsac, la construction d'un bâtiment d'élevage en bois suit une certaine logique de continuité. « J'ai choisi ce matériau car mon premier bâtiment était déjà en bois ». Grâce à l'entreprise Martinet-Fayette basée à Azerables et à la Chambre d'Agriculture pour l'élaboration du dossier, Gérard Herin a vu s'élever en 2017, un bâtiment d'élevage¹ propre aux besoins de son exploitation « le choix de la forme s'est fait en fonction de la propriété. Il est plus « compact » dans un souci d'ajustement au terrain. On ne pouvait pas le faire en longueur alors il a été construit avec un couloir central ». Le bâtiment fait en 100 % douglas local a avant tout été conçu après un échange entre l'agriculteur et la Chambre d'Agriculture. Le projet s'établit autour d'un cahier des charges qui prend en compte la façon de travailler de l'exploitant pour palier au mieux les difficultés rencontrées. Gérard Herin affirme que « le couloir central du bâtiment permet une valorisation de la dalle et assure la praticité de son travail car les animaux sont répartis de chaque côté ». Le toit de la construction est un bipente couvert en plaques fibro doté d'écailles et d'un dôme éclairant ventilé. Il possède deux longs-pans avec une orientation sud/sud-est : un ouvert et l'autre en bardage ajouré. Les fentes entre les planches de bois brisent la puissance du vent ; les bêtes n'ont par conséquent, aucun ressenti de courant d'air et sont notamment protégées par un bardage plein haut de 2 mètres. Ce système d'ouverture sur les deux façades ainsi que le toit permettent de générer un flux d'air. Cette ventilation va ainsi renouveler le volume d'air et extraire l'air vicié rapidement. « Si un bâtiment est ventilé correctement il faut compter moins de 10 minutes pour que l'air soit renouvelé ».Économiquement, l'effet d'une bonne ventilation induit la baisse de la consommation de paille pour la litière : « la paille est moins souillée et le bâtiment moins humide » explicite l'éleveur. Le bien-être animal est pris en compte lors de la construction d'un bâtiment d'élevage « on travaille pour nous mais aussi pour eux. C'est un vrai bénéfice pour les deux parties ». Du fait, le rassemblement des points d'alimentation et d'abreuvement permet d'avoir une aire de couchage qui reste plus propre avec une surface par couple de 13,5 m². Une contremarche permet d'éviter que les animaux se frottent aux cornadis et assure de garder une aire d'alimentation propre. Une nouvelle aire de construction liant luminosité, ventilation et bien-être animal pour un rendu de travail optimal.
1. coût du bâtiment : 159 000 EUR clé en main.