Une nouvelle équipe à la tête des JA du Cantal
Une nouvelle équipe a pris les rênes des JA du Cantal, lors d´un congrès qui s´est soucié des moyens de relancer la participation et l´engagement des jeunes.
"Il y a cinq ans, je venais pour la première fois au congrès des Jeunes agriculteurs du Cantal, presque par hasard. J´étais loin de me douter qu´aujourd´hui, j´interviendrais devant vous en tant que président" : l´histoire de Gilles Amat, officiellement installé vendredi 2 avril à la présidence du syndicat, venait illustrer à point nommé le thème du 46e congrès des JA, réuni à Arpajon : l´engagement, qu´il soit syndical, professionnel, associatif...
Une thématique qui "interpelle aujourd´hui la plupart des responsables de notre société", a relevé Jérôme Chimbault, en introduisant un rapport d´orientation présenté sous forme de sketches désopilants, voire impertinents.
Difficile de mobiliser
"Le sentiment général qui se dégage est qu´il devient de plus en plus difficile de motiver les gens à s´engager", constatait le rapporteur. Les JA n´échappent pas à ce phénomène : si le nombre de leurs adhérents a doublé en 10 ans, le taux de participation moyenne aux réunions serait plutôt en baisse. Et il devient encore plus difficile de trouver des jeunes qui veuillent prendre des responsabilités.
Est-ce alors qu´ils considèrent l´adhésion comme une simple "assurance en cas de coup dur ?", interroge le rapport, qui cherche à analyser les causes : impression de n´influer sur rien, sentiment d´impuissance face à des politiques et systèmes qui évoluent en permanence, méconnaissance du rôle des syndicats et des organisations professionnelles agricoles, "perte d´intérêt pour les sujets de société, les idéaux à long terme, au profit du court terme, de l´urgence", culture de l´assistanat, "perte de la notion de solidarité et division du monde paysan"...
Refuser l´engagement, c´est pourtant se condamner à jouer un rôle de spectateur, laisser les autres décider pour soi, se mettre en retrait.
Besoin d´ouverture
Selon le rapport d´orientation, les échelons cantonaux doivent chercher à être reconnus "comme le moteur de la réflexion et de l´animation du monde rural". Il propose la réalisation d´un "pack installation", présentant le syndicat, son fonctionnement et son rôle, qui serait remis à tout nouvel installé. Et même de prendre en charge la cotisation de la première année.
Pour remobiliser et remotiver les jeunes, les rapporteurs ne sont pas à court d´idées : éviter les redondances entre réunions sur les sujets d´actualité et n´en faire qu´une à l´échelle des GVA commune aux différentes organisations agricoles et pourquoi pas aux différents syndicats agricoles, multiplier les rencontres entre CCJA et l´organisation à plusieurs de réunions thématiques, organiser des voyages, provoquer les échanges avec d´autres secteurs d´activité et même entre cantons pour mieux se connaître...
Un chapitre du rapport s´intéresse encore au fonctionnement des OPA (Organisations professionnelles agricoles) que les JA souhaitent "plus démocratique", en leur demandant de se soucier de l´implication des jeunes. "S´engager, c´est voir, juger, agir", résumait Gilles Amat