AgriDiff
Une main tendue vers les agriculteurs en difficulté
À l'initiative de l'ancien Préfet de Région Patrick Stéfanini, un dispositif expérimental a été mis en place en Haute-Loire. Il s'agir d'un plan spécifique d’accompagnement et de formation à destination des agriculteurs rencontrant des difficultés d’adaptation à la conjoncture et aux importantes mutations de la filière agricole.
![La Haute-Loire est un département pilote dans la mise en place de ce dispositif d’accompagnement
des agriculteurs en difficulté.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_07NGV3GB1_web.jpg.webp?itok=WfY-pcN8)
des agriculteurs en difficulté.
Avec ses 3500 exploitants agricoles professionnels, l’agriculture altiligérienne se caractérise par son dynamisme.
Toutefois, avec la libéralisation croissante des marchés, la flambée des cours des matières premières et la sécheresse actuelle qui vient parfaire le tableau…, la situation de certains éleveurs devient parfois préoccupante, voire dramatique.
Pour aider ces agriculteurs en difficulté, l’ancien Préfet de la Région Auvergne, Patrick Stéfanini, a demandé la mise en oeuvre à titre expérimental dans l’un des 4 départements auvergnats, d’un plan spécifique d’accompagnement et de formation à destination des agriculteurs rencontrant des difficultés d’adaptation à la conjoncture et aux importantes mutations de la filière agricole.
La situation particulièrement difficile des éleveurs laitiers de notre département aggravée par le démantèlement de l’URCVL, ont conduit à opter pour la Haute-Loire comme territoire d’expérimentation de ce dispositif qui a officiellement été activé il y a un an.
Numéro Vert : plus de 200 appels
Ce plan d’accompagnement et de formation est venu renforcer l’action entreprise un an plus tôt par la FDSEA-JA, la MSA Auvergne et le Conseil Général envers les agriculteurs en difficulté.
Le dispositif présenté le 27 mai dernier en Préfecture s’appuie sur un numéro vert gratuit (0 800 00 50 73) qui à ce jour a déjà reçu plus de 200 appels.
Le dispositif «Agridiff» est un travail conjoint qui implique les OPA, les organismes de formation, le pôle emploi, avec le soutien de la MSA Auvergne.
La mise en oeuvre du plan d’accompagnement et de formation a été confiée à un groupement constitué par la Chambre d’Agriculture, le lycée agricole d’Yssingeaux et l’ISVT de Vals. La maîtrise d’ouvrage a été confiée au lycée agricole de Brioude-Bonnefont, sous l’autorité académique de la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt).
Côté financement, cette expérimentation peut compter sur 500 000 euros apportés à parts égales par le FSE (Fonds social européen) et le VIVEA (fonds pour la formation des agriculteurs).
Sur les 300 agriculteurs jugés en difficulté en Haute-Loire, ce financement permettra de s’occuper d’une centaine d’agriculteurs engagés dans le dispositif. «Attention, aucun financement ne sera versé directement aux agriculteurs» tient à préciser le président de la FDSEA, Gilbert Guignand.
Afin de ne laisser personne sur le bord de la route, le président de la Chambre d’Agriculture, Gilbert Bros, a souligné la nécessité de prévoir une suite à ce dispositif.
Détection des difficultés
A présent, l’heure est à la détection des difficultés de la centaine d’agriculteurs ciblés. Les 4 agents de la Chambre d’Agriculture qui interviennent spécifiquement sur ce dossier seront chargés de cette mission.
Une mission délicate, car selon Albert Boyer, administrateur de l’ISVT, «les agriculteurs ont du mal à mettre au grand jour leur difficulté. Il va donc falloir les convaincre d’entrer dans ce dispositif».
Consolidation de l’exploitation ou reconversion
Selon les cas, les agriculteurs concernés seront amenés à consolider leur exploitation ou bien à se reconvertir via «des formations prises en charge à 100% par VIVEA» a expliqué Jean-Paul Bertrand, responsable du pôle agriculteurs en difficulté à la Chambre d’Agriculture.
Gilbert Guignand a expliqué qu’en deux ans, déjà une vingtaine d’agriculteurs a opté pour une autre profession grâce à ce fonds de formation. Ce responsable syndical a par ailleurs pointé du doigt quelques faiblesses en terme de formation : «Nous n’avons pas installé que des chefs d’entreprise. Certains ont davantage le profil de salarié».
«On ne doit pas laisser nos agriculteurs dans la difficulté. Et ce dispositif est là pour aider ces agriculteurs à rebondir pour repartir du bon pied dans une trajectoire d’emploi. C’est exactement ma conception du social.» a indiqué Laurent Wauquiez, Ministre chargé des Affaires européennes.
Prochaine étape : le 15 septembre prochain où un premier bilan de l’expérimentation sera fait.
APPEL GRATUIT
Agriculteurs, vous avez besoin d’aide pour faire face aux difficultés dans votre entreprise, appelez gratuitement le numéro vert suivant : 0 800 00 50 73.