Un tour d’horizon des sujets d’actualité avec le Président
À l’occasion de sa rencontre avec le Président de la République le 11 février, la présidente de la FNSEA a abordé tous les sujets qui préoccupent les agriculteurs en ce moment : les ZNT, la réforme de la PAC, les contributions de l’agriculture aux enjeux sociétaux, l’agribashing, les effets de la loi EGalim. Réponse du président attendue au salon de l’Agriculture.
Vous avez rencontré le président de la République, le 11 février. Que lui avez-vous dit ?
Ce rendez-vous, en présence du ministre de l’Agriculture, a été l’occasion de faire un point complet sur l’actualité du moment, les sujets conjoncturels bien sûr, avec notamment la difficile question des zones de non traitement et de la considération des produits phytosanitaires dans notre pays. Nous avons déploré trop de diabolisation, trop d’hystérisation et pas assez d’écoute des avis scientifiques et des avis des professionnels. Nous attendons beaucoup plus de pragmatisme sur ces sujets et surtout des évaluations économiques des coûts pour les agriculteurs. Nous avons fait un tour d’horizon exhaustif et évoqué toutes les transitions que les agriculteurs sont en train de mettre en œuvre. Nous avons évoqué aussi les difficultés que rencontrent les agriculteurs à recruter des personnes pour travailler dans leurs exploitations ou dans les entreprises. Nous avons échangé sur tout ce que nous portons dans le cadre du pacte productif avec pour l’agriculture des sujets d’innovations extrêmement importants tels que le digital, l’agriculture, l’élevage de précision, le biocontrôle, la blockchain, pour la traçabilité, pour que l’agriculture française continue à se distinguer par son irréprochabilité.
Avez-vous évoqué les sujets européens ?
Bien entendu. Sur les sujets européens, il y a un rendez-vous important le 20 février à propos du budget de la politique agricole commune. Nous avons dit clairement que la baisse annoncée devait se limiter uniquement à l’impact du Brexit et pas plus. Les présidents de la République ont toujours eu un rôle déterminant dans toutes les négociations budgétaires. Monsieur Macron doit être au rendez-vous pour négocier un budget à la hauteur des besoins pour accompagner l’agriculture, pilier de l’économie dans les territoires. À propos du Green Deal porté par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen nous voulons qu’elle y consacre un budget additionnel et non pas un budget qui soit pris sur la PAC. Un budget complémentaire parce que nous savons que l’Ecoshem entraînera des évolutions et des engagements pour l’agriculture et il ne faudrait pas qu’il y ait des interférences négatives entre les deux sujets.
Les sujets sociétaux ont-ils été abordés ?
Nous avons parlé plan protéine, pacte productif et des annonces attendues pour avril, des distorsions intra-européennes et dans les accords commerciaux internationaux, de bien-être animal, et les avancées qu’a réalisées l’agriculture sur ces sujets. Nous avons parlé aussi climat et carbone et tout ce que l’agriculture peut apporter. Le fait que le rapport d’orientation 2020 de la FNSEA porte sur le changement climatique a été salué comme une vision offensive et réformatrice de la FNSEA, comme l’inscription de l’action agricole dans les grands enjeux de société. Il importe aujourd’hui de réconcilier agriculture et société par un dialogue régulier et apaisé comme nous le portons avec les chartes riverains, par exemple. On ne peut passer son temps à se regarder en chien faïence, et être toujours dans la défiance, dans la menace, dans l’intrusion. Cela aussi nous l’avons dit au président de la République qui estime, lui aussi, que les efforts réalisés par l’agriculture méritent plus de considération et de reconnaissance.
Avez-vous eu des réponses ?
Pas à ce stade. Mais nous attendons qu’il s’exprime clairement au Salon de l’agriculture pour dire quelle est l’ambition de la France en matière agricole, de la France dans l’Europe et dans le concert international pour que les agriculteurs français soient plus épanouis dans leur travail, consolidés dans leurs revenus et reconnus moralement par l’opinion et la société française pour leurs contributions économiques et sociales prépondérantes.