Tribunal
Un nouveau report très mal vécu par les associés du Gaec de Coupet
L'affaire qui oppose le Gaec de Coupet à Mazeyrat d'Allier à la société de télécommunication Orange a fait l'objet d'une audience le 3 février qui a malheureusement abouti à un nouveau report.
L'affaire qui oppose le Gaec de Coupet à Mazeyrat d'Allier à la société de télécommunication Orange a fait l'objet d'une audience le 3 février qui a malheureusement abouti à un nouveau report.
A Mazeyrat d'Allier, dans la stabulation de Frédéric, Yannick Salgues et Géraldine Jammes, la situation s'aggrave de jour en jour... Souvenez-vous, début juillet 2021, les associés constatent un comportement anormal de leurs bovins Prim'Holstein. Des vaches qui ne s'alimentent pas suffisamment, qui boivent peu, semblent amorphes et que l'on trouve regroupées au fond de la stabulation sans oublier la production laitière divisée par deux. Des problèmatiques nouvelles pour cette ferme et consécutives, selon leur propre constatation, à la mise en fonctionnement récente d'une antenne 4G installée par la société Orange à 250 mètres du bâtiment.
32 bovins morts
Or, depuis cet été, la santé du cheptel du Gaec ne fait que se dégrader. "Nous en sommes à 32 animaux morts sur les 210 bovins que l'on élève. Et ceux qui restent sont amorphes et fatigués. Les vaches laitières ne produisent plus que 14 litres de lait par jour au lieu de 25-30 litres... Nous avons perdu 100 000 euros depuis juillet dernier ; ça ne pourra pas durer encore longtemps comme ça ! " explique Frédéric Salgues complètement découragé qui signale par ailleurs la fuite des chats qui vivaient sur la ferme. Les éleveurs eux-mêmes, passent le moins de temps possible dans leur bâtiment, en raison de la survenue de picotements et de maux de tête.
Les associés ont bien essayé de faire appel aux services de la géobiologie, une discipline qui a certes fonctionné mais de manière très temporaire ; l'intervention des géobiologues leur a laissé un répit de 15 jours seulement...
C'est accompagnés de leur avocat, Maître Gourdou, de leur famille, amis et voisins sans oublier le syndicalisme, la FDSEA et les JA, que les associés du Gaec de Coupet étaient reçus en audience au tribunal de grande instance du Puy-en-Velay le 3 février suite au report de la première audience le 20 janvier dernier. En face de leur avocat, 3 avocats défendaient les intérêts de la société Orange et de son partenaire Santerne Centre Est télécommunication.
Prochaine audience : le 17 février
L'audience, "qui visait uniquement à solliciter l'intervention d'un expert judiciaire neutre et indépendant afin de statuer sur la relation de cause à effet entre l'antenne et la dégradation de l'état sanitaire du cheptel" comme l'indique Maître Gourdou, n'aura finalement même pas permis d'entrer dans le vif du sujet et d'exposer la situation préoccupante que traverse cette exploitation.
Les avocats de la partie adverse ont rejeté des pièces importantes du dossier (mesures du champ électromagnétique par le laboratoire Exem, rapport d'autopsie de certains animaux morts, un courrier de la Chambre d'agriculture relatif à la mesure du courant de fuite) au prétexte de ne pas les avoir reçues dans les délais. Des pièces jugées importantes par l'avocat du Gaec "car elles montrent possiblement un dysfonctionnement de l'antenne" précise l'avocat. Pour éviter de rejeter ces pièces, la présidente de l'audience a finalement préféré renvoyer l'audience au 17 février.
Ce deuxième report a fait bondir la cinquantaine de personnes qui assistait à cette audience publique et qui soutenait les éleveurs. "C'est une honte ! Les vaches meurent... et c'est toute une famille qui meurt. Orange n'est jamais venu voir ce qu'il se passait sur la ferme. Ça traîne trop maintenant". Les trois éleveurs, quant à eux, sont sortis du tribunal très déçus et sans solution avec le sentiment que leur dossier n'avance pas.
Affaire à suivre
Maître Gourdou, avocat du Gaec de Coupet a quant à lui précisé : « Si les conclusions de l’expert judiciaire disent que l’antenne est la cause de la dégradation du cheptel, le dossier prendra la forme soit d’une indemnisation soit éventuellement du déplacement dé l’antenne ».
Affaire à suivre...