À St Jeures, les Sangliers s'attaquent au maïs et au semis de prairies
À Saint-Jeures, le Gaec la Croix de Couvée subit des dégâts importants dus aux sangliers, sur des parcelles de maïs et des semis de prairies.
À Saint-Jeures, le Gaec la Croix de Couvée subit des dégâts importants dus aux sangliers, sur des parcelles de maïs et des semis de prairies.
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Début septembre, les sangliers ont fait irruption sur plusieurs parcelles du Gaec la Croix de Couvée à St-jeures, non sans laisser de traces de leur passage. "Je m'interroge sur l'avenir du maïs sur mon exploitation car cultiver des maïs pour nourrir les sangliers, ça ne m'intéresse pas !" lance Pierre-Louis Delolme, l'un des 3 associés de cette exploitation laitière de 60 vaches (550 000 L livrés à Gérentes) et 240 veaux en intégration.
Du maïs "à terre et foutu pour l'ensilage"
Une partie de leur maïs, qui devrait arriver à maturité à partir de début octobre, est désormais "à terre et foutu pour l'ensilage". Pour les Delolme, la mésaventure a débuté au printemps dernier, lorsque les sangliers se sont attaqués aux semis de maïs ; ce qui a conduit les agriculteurs à poser une clôture électrique (financée par leurs propres moyens) pour protéger 5 ha. Mais cette fois-ci, les sangliers ne se sont pas contentés d'entrer sur des parcelles non clôturées, ils ont même franchi la clôture... Pierre-Louis s'est tourné vers les chasseurs de St Jeures en vue de protéger l'une de ses parcelles saccagées et non récoltables mais n'a eu aucune nouvelle de leur part. "Ça me désole et ça m'énerve tellement que je ne vais même plus faire le tour de mes parcelles" indique-t-il en pensant à sa récolte d'ensilage qui sera forcément amputée. L'éleveur parle de troupeaux de sangliers, pour les avoir aperçus un soir, qui continuent à visiter ses parcelles quand vient la nuit. Conscient que la survenue de dégâts doit être signalée, Pierre-Louis Delolme s'apprête à faire une déclaration via l'application “signalement de dégâts de la faune sauvage“. Il sait aussi que de tels dégâts donnent lieu à une indemnisation mais dont le montant est loin de compenser les pertes subies. À Saint-Jeures, les sangliers ne se sont pas seulement attaqués au maïs, ils ont aussi causé des dégâts sur les semis de prairies et sur les prairies en place. Des parcelles que Pierre-Louis ne resèmera pas...
"La régulation me semble bien insuffisante"
"Si la pression des sangliers continue, je vais devoir ensiler les maïs avant maturité, ce qui va nuire à la valeur alimentaire de mon ensilage. Et puis lorsque les maïs seront récoltés, les sangliers vont aller sur nos prairies" redoute-t-il. Et d'ajouter : "C'est vraiment décourageant. j'ai l'impression que les populations de sangliers augmentent ; la régulation me semble bien insuffisante. J’espère que les chasseurs vont passer à l'action". Cet assaut de sangliers vient alourdir la charge mentale de ces éleveurs qui font face, comme beaucoup d'autres depuis 1 mois, à l'épizootie de FCO-8. Même s'ils ne déplorent aucune perte de bovins à ce jour, certaines vaches et génisses malades nécessitent encore des soins quotidiens et induisent des frais sanitaires.