SICA BB fait le point sur les dossiers
COOPERATIVE L’assemblée générale de SICA BB s’est déroulée vendredi 13 décembre 2019 à Villefranche d’Allier. Elle fait suite aux assemblées de section Bocage-Combrailles et Nord Bourbonnaise, qui se sont déroulées au mois de novembre. Jean-Marc Chamignon, président, et François Lebourg, le nouveau directeur, ont présenté les faits marquants de l’exercice 2018-2019 et les projets de la coopérative.
Jean-Marc Chamignon, Président, et François Lebourg, nommé Directeur à la suite de Pascal Rossignol au 1er janvier 2019, présentent les faits marquants de l’exercice 2018-2019 et les projets de la coopérative. Productions agricoles, sécheresse, débat autour du changement climatique étaient au coeur des échanges lors de cette assemblée générale.
L’activité céréales
La collecte 2018-2019 approche 55 000 tonnes de céréales. Pour la première année, 900 tonnes ont été collectées pour la filière Mulino Bianco de Barilla. Cette filière, en partenariat entre l’UCAL et Barilla, offre une meilleure valorisation pour les producteurs et comprend des engagements forts pour la biodiversité.
La construction de l’extension du silo de Lurcy-Levis a débuté en mai. Elle sera fonctionnelle pour début 2020. Composée de 3 cellules, pour une capacité totale de 8000 tonnes, et avec un débit de 150 tonnes/heure, elle va permettre de diminuer les files d’attentes de tracteurs à la moisson et de trier les blés en filières. Pour favoriser la proximité avec ses adhérents et diminuer les transports, la coopérative prévoit l’ouverture d’une plateforme de réception des céréales pour la moisson 2021 à Maillet.
L’activité élevage
La sécheresse exceptionnelle, sur plus de 14 mois, a entraîné des pertes de fourrages de l’ordre de 70%. Conséquences directes : L’activité aliment du bétail est en hausse et l’activité agroéquipement, dont les films pour les fourrages, est en baisse.
La journée « spéciale contention » a eu lieu pour la première fois ce printemps, à Montmarault. Elle a permis à une centaine d’éleveurs du département de découvrir les nouveautés en matériel d’élevage.
La croissance de l’agriculture bio
Le partenariat avec Bioagri se poursuit pour la filière BIO. Les volumes collectés dans le silo de Montmarault ont doublé. Ils sont passés de 668 tonnes en 2016 à 1 040 tonnes, avec désormais 8 espèces de céréales collectées : blé, triticale, sarrasin, féverole, tournesol, colza, orge, pois.
La coopérative a décidé de développer une gamme d’approvisionnement agricole BIO. Il s’agit de répondre à la demande croissante, et d’offrir une gamme complète sur l’ensemble de l’approvisionnement des exploitations tournées vers l’agriculture biologique. Cette gamme sera développée avec l’aide d’un technicien spécialisé en alternance.
L’approvisionnement agricole et le conseil
L’activité approvisionnement agricole est en hausse de 6%. Jean-Marc Chamignon déplore le vide juridique autour de la loi d’interdiction des 3R, « Rabais, Ristournes et Remises » et sur la séparation du conseil et de la vente : Ces lois n’apportent, au même titre que la loi Egalim, « aucune amélioration sur la construction du prix et pour le revenu des agriculteurs ». François Lebourg ajoute même : « ces mesures sont, au contraire, une source supplémentaire de distorsion de la concurrence ».
Se positionner contre l’Agribashing
Jean-Marc Chamignon regrette l’agribashing vécu au quotidien par les agriculteurs : « En famille, au bureau, en politique, dans la publicité, à la télévision, à la radio... » et souligne l’impunité de ce phénomène. Olivier Petiot, sous-directeur de la DDT, indique la prise en compte de ces incivilités dans les consignes données par la préfecture aux forces de l’ordre : « Il leur est demandé d’appliquer des réponses graduées par rapport aux différentes actions que vous subissez au quotidien. Il faut distinguer la liberté d’opinion par rapport aux actions contraires à la loi. » Avec les actions de communication menées par Loire Auvergne Agro auprès des écoles et la création d’une page Facebook pour SICA BB, François Lebourg souligne : « Il est grand temps de communiquer sur toutes les choses que l’on sait faire, et que l’on fait bien ».
Adaptation des Pratiques Culturales au Changement Climatique (AP3C)
Amelie Bouchant, de la chambre d’agriculture de l’Allier, est l’animatrice du projet AP3C. Elle a présenté le modèle du climatologue Vincent Cailliez, issu de l’analyse de millions de données glanées sur 100 stations météos du Massif-Central. L’objectif est de tirer de ce modèle des perspectives d’adaptations pratiques dans l’agriculture.
« D’après ce modèle, dans les années à venir, on s’expose à plus de jours chauds, une précocité des saisons chaudes avec un risque de gel tardif ou précoce », décrit Amélie Bouchant. Grace à ce modèle, on peut envisager des changements de pratiques nécessaires sur chaque zone, par exemple, des évolutions variétales ou des décalages de dates de récolte. Les réactions dans la salle ont été nombreuses, avec notamment la comparaison avec les hypothèses du climatologue Louis Bodin, qui rappelle que la météorologie est une science récente, à l’échelle de la terre.
Dégustation de gâteaux Barilla
L’Assemblée Générale s’est clôturée sur un déjeuner, pendant lequel les participants ont pu goûter les gâteaux Buongrano de Barilla, produits en partie avec des blés de l’Allier.
Sébastien Joly (Sources : Ucal)