Session de rattrapage pour la journée restructuration des sols
Vous avez manqué la journée technique « restructuration innovante de vos sols en profondeur » du 10 octobre ? La Chambre d’agriculture organisait une restitution le 14 décembre.
La Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme organisait, le 10 octobre dernier, une journée technique «restructuration innovante de vos sols en profondeur » sur une parcelle de 12 hectares appartenant à l’EARL des Dômes, à Gerzat. Les étudiants de VetAgro Sup ont travaillé sur une fosse pédologique afin de réaliser des profils de sols. La journée restitution du 14 décembre a permis de faire le point sur les résultats de leurs études.
24 outils pour 24 types de travail
Strip-till, déchaumeurs, ameublisseurs / fissurateurs… Les agriculteurs ont eu droit à une présentation détaillée avec vidéo à l’appui des 24 outils présentés à Gerzat. « Chaque outil est adapté à un type de travail bien particulier. Il est important de réfléchir et de choisir l’outil qui correspond à l’attente de l’agriculteur, de bien le régler, de penser à la vitesse d’avancement», ont insisté les étudiants. Si le décompacteur permet de casser la semelle de labour, la machine à bécher aura plutôt tendance à arracher les mottes et donc à diminuer le risque de lissage. Et chaque machine a son débit de chantier : comptez 30 min/ha pour l’ameublisseur contre plus d’une heure pour la machine à bécher. Mais l’agriculteur reste le seul à avoir la main mise sur le travail du sol.
D’où l’importance de bien évaluer la structure grâce à des tests ou des profils de sol, afin de savoir quels moyens mettre en oeuvre : un travail à quelle profondeur ? L’état initial du sol le permet-il ? Quelles sont les conditions climatiques à venir ? Il reste possible de complémenter ce travail du sol, avec des couverts végétaux notamment.
Quel contexte ?
Avant de se lancer dans les profils de sols, les étudiants de VetAgro se sont intéressés au contexte
pédologique de la parcelle témoin. Entre 0 et 30 cm de profondeur, qui correspond à la zone de travail du sol classique, on trouve un horizon travaillé riche en matières organiques. Jusqu’à
50 cm, la couleur se brunit et la terre est plus compacte que sur la partie haute. En-dessous, la structure prismatique du sol induit une bonne migration de l’eau et des racines en profondeur. Passés les 1 m, le sol devient plus sableux et on retrouve un caractère volcanique au-delà de 1m70. Côté climat, les études réalisées en octobre ont fait suite à une période sèche depuis le mois de juillet, avec plus d’évaporation que de pluviométrie (10 mm seulement). Le taux d’humidité était compris entre 20 et 30%. Sur la parcelle de 12 hectares, on trouve des types de sols très hétérogènes à seulement quelques mètres d’écart, avec des zones sans infiltration et d’autres avec une forte porosité.
Faire découvrir l’état structurel du sol
« L’objectif de cette journée du 10 octobre, en plus de montrer le matériel en action, était de faire découvrir l’état structurel du sol aux agriculteurs », annonce Alexis Busserolle, conseiller à la Chambre d’agriculture. L’ouverture d’une fosse pédologique de 100 m de long pour 1m80 de profondeur a permis de constater et de commenter le passage des outils sur le sol. À la verticale, 12 outils sont passés sur la zone profil à la bonne vitesse et profondeur de travail avant d’ouvrir le sol à la pelle. Les étudiants ont pris des photos afin de mesurer l’impact de chaque outil sur la profondeur et sur la restructuration. Sous le travail de l’outil, la porosité de la parcelle est à 0,9 g/cm3 (contre 1 à 1,6 en France). Le sol est très peu compacté grâce au travail des outils et aux argiles gonflantes. Les « chercheurs » ont également mesuré la pénétrométrie (résistance du sol à la pénétration) sur trois horizons de sol : de 0 à 15 cm, de 15 à 30 et de 30 à 45. Sur le premier, la pression minimale est de 0,12 MPa avec le décompacteur. On relève à peu près les mêmes valeurs sur le deuxième horizon avec un maximum à 1,29 MPa. Sur le troisième horizon, la pression maximale est de 1,99 MPa avec des valeurs minimales également plus élevées à 0,35. « A la même profondeur de travail, on relève une différence d’impact sur la structure selon les outils », en concluent les scientifiques.