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Sécuriser l'exportation des animaux

Chaque jour, les confirmations de nouveaux cas Fièvre catarrhale ovine (FCO) de étendent les périmètres réglementaires. Un protocole de vaccination a été défini avec les professionnels afin de reprendre les flux d'exportation.

La fermeture du marché turc est un nouveau coup dur pour la filière.
La fermeture du marché turc est un nouveau coup dur pour la filière.
© S.Chatenet

Durant plusieurs jours, le retour de la Fièvre catarrhale ovine (FCO) ne s'est limité qu'à un cas détecté dans le sud du département de l'Allier annoncé vendredi 11 septembre dernier. Depuis, de nouveaux résultats d'analyses rendus par le laboratoire de l'Agence nationale en charge de la sécurité sanitaire (Anses) ont été confirmé, le 17 septembre dernier, l'infection par la FCO de cinq nouveaux cheptels dans l'Allier, la Creuse et le Puy-de-Dôme. La mise en évidence de ces cas a conduit le ministère à étendre les zones réglementées autour des foyers concernés (voir carte ci-après). Outre le périmètre de 20 km soumis à des mesures drastiques autour de l'exploitation infectée, la réglementation prévoit une zone de protection d'un rayon de 100 km et une zone de surveillance de 150 km.

« Assurer la fluidité des exportations »

Désireux de s'afficher en prise direct avec le terrain, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a insisté sur sa volonté à « être transparent, cohérent pour traiter et surtout sortir de cette crise. Nous avons besoin d'avoir de la confiance vis-à-vis des éleveurs et également vis-à-vis des pays importateurs d'animaux vifs ». « Afin d'assurer la fluidité des exportations », des tests PCR seront réalisés sur les animaux destinés à l'export, permettant de déterminer s'ils sont positifs ou négatifs à la maladie. La vaccination des animaux destinés à l'exportation étant obligatoire, l'Etat met à disposition des vétérinaires 1,3 million de doses. Ce qui, selon le ministre,  « couvrent tout à fait les besoins nécessaires jusqu'à la fin de l'année pour assurer les exportations d'animaux vers les pays européens et les pays tiers ». Si le protocole de certification avait déjà été fixé lors de la précédente crise FCO (2008) pour les pays européens (Espagne et Italie), les même règles devraient s'appliquer pour les exportations en direction de la Tunisie et de l'Algérie mais varieront certainement pour la Turquie qui affiche un certificat sanitaire propre. Le flou demeure toujours et les professionnels guettent désormais le début de la campagne de vaccination. En attendant, les animaux sont bloqués dans les élevages : « En une semaine de crise FCO, ce sont 2 000 animaux qui devaient partir et qui sont restés à quai », constate Bertrand Laboisse, président de Feder. Pour pallier au manque à gagner que cela représente pour les éleveurs, le groupe a décidé de payer une « avance de trésorerie à ceux qui ont l'habitude de commercer à ce moment-là ». Une solution transitoire en attendant la campagne de vaccination durant laquelle les échanges seront encore nettement compromis « puisqu'il faut 21 jours entre les deux injections », note le professionnel.

« Ce qui veulent exporter devront vacciner »

Si le ministre considère que ces 1.3 millions de doses seront suffisantes, les avis divergent puisque L'interprofession estime que près de 500 000 broutards restent à vacciner (deux doses de vaccin par animal). ). Michèle Baudoin, présidente de la Fédération nationale ovine (FNO) estime de son côté que « le nombre de doses n'est pas suffisant, il va falloir bien cibler les animaux », même si elle reconnaît qu'il s'agit là d'une « première parade ». La filière ovine, moins concernée par l'exportation mais plus sensible à la maladie (18 % de mortalité), reste selon elle convalescente suite au « traumatisme » de la dernière épidémie de FCO.

Seule certitude, « la vaccination sera prise en charge par l'état et s'adresse à tous les animaux exportables. Ce qui veulent exporter devront vacciner, il n'y aura pas de discussions possibles ». Quant au manque à gagner découlant de cette crise (alimentation des animaux restés en élevage), « il fera l'objet d'une mobilisation de l'état ».

Préparer le retour à l'herbe

Une deuxième phase de vaccination est prévue pour préparer le retour des animaux à l'herbe, avec 900 000 doses supplémentaires, a précisé Marc-Henri Cassagne, directeur de GDS France (Fédération nationale des groupements de défense sanitaire).

  • Une page spécialement dédiée à l'information des éleveurs, des vétérinaires, des laboratoires d'analyses, des opérateurs commerciaux, des abattoirs et du public sur la fièvre catarrhale ovine dans le département de l'Allier est consultable sur le site internet de la préfecture : www.allier.gouv.fr

FCO : La Turquie ferme ses frontières

Première conséquence de la fièvre catarrhale, la Turquie a annoncé la fermeture de ses frontières aux importations de bétail vivant en provenance d'Auvergne. Les quatre départements sont concernés. Les viandes, en revanche peuvent continuer à être exportées.

De janvier à avril dernier, la Turquie a importé de France plus de 20 000 bovins à engraisser. En quelques mois la Turquie est devenue le troisième marché de l'Hexagone, alors qu'auparavant le commerce était inexistant entre les deux pays. Il y a quelques jours dans nos colonnes, le président de la FNB, Jean-Pierre Fleury qualifiait le marché turc de prometteur : "En vif, le marché turc est en plein développement. La Turquie nous achète aujourd'hui 45 000 animaux, pour l'essentiel des broutards de moins de 300 kilos. Notre objectif c'est d'atteindre les 100 000 animaux par an".

S.Chatenet

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