Sanitaire : Des éleveurs s’initient à la pratique du parage sur bovins
En février, le GDS Haute-Loire a organisé 5 sessions de formation sur la pratique du parage. Objectif : apprendre à intervenir correctement sur les onglons de ses vaches.
La gestion des pieds des bovins nécessite une intervention régulière, tous les deux, trois, quatre, six mois ou bien tous les ans selon le type d’exploitation agricole. Le parage peut être réalisé par un pareur professionnel, un vétérinaire ou bien par l’éleveur lui-même.
Intervenir sans erreur
Intervenir sur les pieds d’une vache, lorsque celle-ci commence à boiter, ou bien sur plusieurs lots de vaches, nécessite une vraie maîtrise de la pratique de parage. Pour aider les éleveurs à intervenir sans erreur sur les onglons de leurs bovins, le GDS Haute-Loire proposait une formation sur la pratique du parage. Organisée en fermes, cette formation s’articulait autour d’une partie théorique centrée sur le mécanisme du pied de la bête et la façon dont il faut couper l’onglon et une partie pratique où les éleveurs pouvaient eux-mêmes effectuer le parage sous le regard critique des spécialistes.
Cette formation était animée par Gilles Hugon, pareur au GDS depuis 14 ans, et Marc Delacroix vétérinaire de la Loire qui intervient dans l’équipe de formation des pareurs de bovins en France, près de Rennes. Le parage vise à redonner aux vaches des aplombs corrects, à rééquilibrer les charges sur les onglons. «Le pied d’une vache porte des centaines de kilos. Il doit donc être extrêmement solide et la répartition des charges doit être très bien équilibrée» explique le vétérinaire. Or, dans nos exploitations, en marchant sur des sols plus ou moins durs, les pieds des vaches se déforment ; la corne pousse et les charges se répartissent de façon anormale, ce qui peut occasionner des boiteries, des affections très préjudiciables pour l’économie des exploitations.
Parage fonctionnel et parage curatif
Marc Delacroix distingue deux types de parage : le parage fonctionnel, qui rétablit les aplombs, et le parage curatif, qui consiste à gérer les éventuelles lésions du pied. Or, selon lui, il est nécessaire de respecter un ordre d’intervention : «Il faut d’abord démarrer par le parage fonctionnel et procéder ensuite au parage curatif. L’erreur à ne pas commettre est de démarrer par la gestion de la lésion au lieu de s’occuper de la répartition des charges sur le pied. Résultat : la vache boîte souvent plus après qu’avant, ce qui est préjudiciable pour la santé de la vache et l’économie de l’exploitation ; beaucoup de lésions sont dues au déséquilibre des charges».
Le bon regard, le bon toucher
Pendant l’exercice pratique de parage, les éleveurs qui participaient à cette formation ont appris à porter le «bon regard» et le «bon toucher» sur le pied de la vache. «Nous sommes là pour leur donner une méthode, leur montrer leurs erreurs et leur apprendre à enlever ce qu’il faut là où il faut» explique Marc Delacroix.
Avant d’intervenir sur les pieds d’une vache, il faut au préalable l’immobiliser ; pour ce faire, on peut utiliser une cage de contention, qui permet de lever les pieds du bovin au jarret, ou bien intervenir dans un endroit qui permet de relever la patte de l’animal en toute sécurité.
Le parage s’effectue à l’aide de plusieurs outils : «une grosse tenaille pour couper la longueur de l’onglon, un couteau anglais appelé reinette et une meuleuse équipée de disques spécifiques» indique le pareur Gilles Hugon.
Au cours de ces formations, les éleveurs ont appris les différents repères à connaître pour effectuer le parage fonctionnel (évaluer la longueur de l’onglon, les points à tâter pour éviter de fragiliser le pied, visualiser le plan de chaque onglon et vérifier la perpendicularité par rapport à l’axe du membre).
Dans le cadre des 9 sessions de formation proposées depuis décembre dernier, le GDS Haute-Loire a formé 72 éleveurs à la technique du parage.
Véronique Gruber
Découvrez ci-dessous une vidéo faite en 2012 sur les formations parage avec le GDS.