FDSEA
S’adapter et innover pour garder un réseau solide
Lors de son congrès vendredi, la FDSEA proposera des pistes pour un réseau local réactif aux attentes des agriculteurs.
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas sur les dossiers d’actualité, les prix ou les filières que porte votre rapport d’orientations mais sur votre réseau syndical. Est-ce le signe d’un affaiblissement de ce dernier ?
Joël Piganiol, secrétaire général : “Pas du tout ! Nous avons la chance d’avoir un réseau syndical qui fonctionne plutôt bien mais rien n’est jamais acquis et il faut savoir se remettre en cause. Cela relève aussi du souci de continuer à pouvoir nous asseoir sur ce socle qui fait notre force. À travers ce rapport, nous avons ainsi souhaité prendre le temps de la réflexion à la fois pour réaliser un état des lieux et pour proposer un certain nombre d’évolutions, voire de petites révolutions.”
Justement, quel est l’état des forces en présence ?
J. P. : “Nous avons aujourd’hui 1 500 exploitations adhérentes à 185 syndicats locaux, soit 40 % de taux d’adhésion. En ajoutant les anciens exploitants, nous dépassons les 3 000 adhérents. Ce qui est déjà pas mal, mais nous avons des objectifs d’amélioration de notre taux de pénétration en visant 50 % minimum d’adhérents par commune d’ici 2019. On sait que le potentiel existe au vu des bons retours que nous enregistrons lors des journées de relance sur le terrain.”
Comment vous situez-vous par rapport aux autres fédérations ?
J. P. : “Il est difficile d’avoir des chiffres. Le taux d’adhésion est a priori supérieur dans les départements céréaliers du fait des nombreux services proposés. En élevage, la FDSEA de la Vendée, qui assure des services juridiques à ses adhérents, affiche le meilleur taux de syndicalisation.”
L’échelon local reste-t-il pertinent au vu des évolutions du maillage territorial tant des collectivités que des institutions ?
J. P. : “Pour nous, l’échelon local reste primordial car il permet la proximité avec les adhérents, même si des regroupements intercommunaux ne sont pas exclus.”
Vous parlez d’évolutions voire de petites révolutions...
J. P. : “On perçoit en effet une situation quasi paradoxale : alors que le milieu agricole, à l’image de la société, a accès à une multitude de moyens de communication, les agriculteurs sont de plus en plus demandeurs de contacts, d’échanges directs avec les responsables syndicaux. On s’attache à répondre à ce besoin, même si cela demande du temps et des moyens. Notre souhait est donc d’aller vers de nouveaux outils et méthodes pour être réactifs à ces attentes sous la forme de rencontres collectives. Ainsi, nous proposons d’organiser à l’échelle de chaque syndicat communal une journée d’échanges annuelle mêlant actualité syndicale et convivialité. Mais il ne s’agit pas de calquer partout un modèle ou une communication figée. Nous voulons au contraire adapter notre réponse au terrain. Côté innovation, nous allons, à la demande des responsables locaux, instaurer un vote par correspondance pour le renouvellement des équipes communales avec l’objectif de doper la participation mais aussi de favoriser un fonctionnement démocratique du vote syndical, ce qui, à notre connaissance, est une première en France. Ce système suivra les mêmes modalités que celles mises en œuvre pour les élections à la Chambre d’agriculture.”
Vous parliez de la Vendée qui a développé de nombreux services, est-ce une voie que vous souhaitez conforter dans le Cantal ?
J. P. : “C’est effectivement une évolution inéluctable et une voie d’entrée vers notre structure même si la FDSEA est d’abord là pour apporter du fond, c’est-à-dire la défense du métier. On a déjà beaucoup travaillé en termes de services sur l’emploi, le photovoltaïque, et il y aura encore des évolutions avec de nouvelles opportunités qui se présentent. Nous restons donc en veille, en alerte, par exemple pour des opérations ponctuelles sur des fournitures agricoles.”
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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