S'adapter au climat en gardant « l'authenticité »
Conséquence de la sécheresse, douze AOP laitières* ont déjà soumis une demande de dérogation temporaire de cahier des charges, pour se fournir en fourrages à l'extérieur de leur zone de production, et près de la moitié devrait y avoir recours. Une situation qui pourrait se reproduire fréquemment à l'avenir avec le changement climatique. Pour le président du Cnaol (51 ODG AOP laitières), Hubert Dubien, modifier définitivement les cahiers des charges compromettrait « l'authenticité » des produits.
Comment les AOP laitières peuvent-elles s'adapter au changement climatique ?
Nous sommes favorables aux modifications temporaires de cahier des charges. Il faut que nos produits gardent leur authenticité tout en protégeant les systèmes. Une année comme celle-ci où les aliments sont insuffisants ou de mauvaise qualité, certains éleveurs peuvent être tentés de vendre des animaux. La décapitalisation nous inquiète, car il est très compliqué de recapitaliser après. C'est pour ça que les modifications temporaires de cahier des charges sont importantes. Cela étant, il faut protéger nos produits et s'organiser pour passer ces épisodes de déficits en eau et de températures élevées. Les ODG réfléchissent à ces sujets et commencent à mettre en place des actions, comme faire l'inventaire des fourrages disponibles. Les meilleures solutions viennent toujours du terrain. Le rôle du Cnaol sera de les identifier et de les partager.
Seront-elles contraintes d'apporter des modifications définitives à leurs cahiers des charges ?
Ça voudrait dire ouvrir les cahiers des charges pour que la zone soit plus étendue ou qu'on autorise de manière définitive à aller chercher des aliments hors zone. Si c'est ça le sujet, je pense que ça va poser beaucoup de questions. Je ne dis pas que certaines ODG ne le feront pas, mais ce n'est pas ce que l'on souhaite. Il faut trouver des leviers d'adaptation à l'intérieur des zones géographiques.