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Revenus agricoles 2012 : des écarts de un à cinq entre les productions

Les récentes campagnes se suivent et se ressemblent : la diffusion des Comptes de l’agriculture confirme d’année en année un fossé croissant des revenus entre productions.

© Union

“Une année de jaloux”: voilà comment, naguère, on qualifiait les années dont le climat avantageait les uns et défavorisait les autres. Il n’y a peut-être plus de jaloux en agriculture mais il y a, chaque année, des écarts de plus en plus grands dans les résultats atteints selon les différents types de production. 2012 aura confirmé le phénomène si l’on en croit les résultats de la Commission des comptes de l’agriculture réunie le 3 juillet. Des données qui amplifient les estimations livrées en décembre mais surtout montrent l’importance croissante des écarts. Autour d’une hausse moyenne de 5,4 %, représentant le résultat net par actif en termes réels, les performances ont été extrêmement variables.

Éleveurs d’ovins et bovins-viande : les plus mal lotis

“Le prix du lait diminue sous l’effet de la pression à la baisse des prix des produits laitiers industriels”, indiquent les experts de l’Insee (Institut national de la statistique). À cela s’ajoute l’impact du prix des aliments du bétail qui a continué à être élevé. Du coup, leur revenu retombe à 24 700 euros, selon des données diffusées par l’APCA (Assemblée permanente des chambres d’agriculture). Les éleveurs d’ovins et de bovins-viande sont encore moins bien lotis et voient leur revenu s’effriter à environ 17 000 e annuels. En revanche, les statisticiens considèrent que les prix du porc et des volailles ont globalement augmenté en 2012 (malgré un reflux en fin d’année), rendant possible une amélioration de leur situation. Le revenu agricole par actif pour les éleveurs de porcs se situerait en 2012 à près de 53 000 e annuels. Tous ces chiffres sont bien en deçà des résultats des productions végétales. Si la valeur de la production betteravière a plutôt baissé (- 12,7 %), les résultats de la plupart des producteurs de grandes cultures se sont améliorés. Les prix mondiaux et européens ont continué à être très soutenus en 2012. Selon l’APCA, qui se fonde sur des chiffres du service statistique du ministère de l’Agriculture, les Cop (céréaliers, oléoprotéagineux) atteignent le résultat de 72 800 e de revenu annuel, les producteurs de légumes (39 400 e) et les arboriculteurs (27 100 e) voient leur revenu s’apprécier. Seuls les viticulteurs connaissent une détérioration de leur situation, revenant à une moyenne de 32 800 e annuels.

Un nouveau paysage agricole

Ces résultats très contrastés dessinent une France agricole très typée selon les régions. Des régions d’élevage extensif comme le Massif central ou de viticulture courante comme le Languedoc, les Pyrénées orientales ou encore la Provence-Alpes Côte-d’Azur, sont en difficulté. Dans les régions de polyculture, la part attribuée aux cultures a bien souvent sauvé la part de l’élevage, tout au moins statistiquement, car dans la plupart des cas, les cultures sont autoconsommées et c’est l’élevage qui fait les résultats. Mais si tel est le cas, l’exploitant est moins pénalisé par les coûts d’aliments du bétail. Il vaut donc mieux être agriculteur au nord d’une ligne Bordeaux-Strasbourg qu’au sud. Revenu moyen de l’agriculteur en Île- de-France : 97 800 e ; dans le Centre  : 70 000 e ; en Champagne Ardennes  : 67 000 e. De quoi faire rêver plus au sud. Limousin : 15 500 e ; Auvergne  : 20 700 e. Languedoc-Roussillon : 19 300 €. Entre les deux, les éleveurs de l’Ouest font malgré tout bonne figure. Le revenu moyen d’un paysan breton est évalué à 37 900 e, d’un Normand à 28 500 e et d’un exploitant des Pays de Loire à 31 900 e. Il n’empêche : l’éleveur est considéré comme un parent pauvre.

Le coût élevé des consommations intermédiaires (+ 5,3 % en 2012) n’aura pas empêché les agriculteurs de continuer à investir, de 5,3 % en plus par rapport à l’année précédente, soit + 1 % en euros constants, ce qui n’est pas si mal. Mais d’après les statisticiens, il s’agit surtout d’investissements rendus possibles par la hausse des productions végétales et limités à ces secteurs. De fait, ce type d’évolution continue d’aller dans le sens d’une “céréalisation” de la France. Preuve en est la statistique de long terme. En 2000, la France comptait à peu près 71 000 exploitations professionnelles laitières et 50 000 exploitations en céréales et oléoprotéagineux (Cop). En 2012, les laitiers se retrouvent à 44 600 exploitations et les Cop à 51 850. Les tendances sont claires.

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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