Revalorisation des retraites agricoles à partir de novembre 2021
C’est en Limagne, dans le Puy-de-Dôme, sur les terres du député André Chassaigne*, initiateur de la loi éponyme, sur la revalorisation les pensions de retraites agricoles, que le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé l’entrée en vigueur du dispositif au 1er novembre 2021.
C’est accompagné du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, et du secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Emploi et de l’Insertion, chargé des Retraites et de la Santé au travail, Laurent Pietraszewski, que Jean Castex s’est déplacé le 23 avril sur les terres de la circonscription du député Chassaigne pour confirmer l’application de la revalorisation des retraites agricoles au 1er novembre 2021 au lieu du 1er janvier 2022.
La loi Chassaigne « votée à l’unanimité des parlementaires » garantit un niveau minimum de pension à 85 % du Smic contre 75 % actuellement, pour les non-salariés agricoles ayant une carrière complète et 17 ans et demi comme chef d’exploitation. « 227 000 retraités sont concernés et toucheront un supplément de 100 € par moi, a indiqué le Premier ministre. Cela représente un coût pour l’État de 280 M€ par an, financés par la solidarité nationale ; il n’y aura pas d’augmentation des cotisations des actifs agricoles » a-t-il assuré. Le montant de la pension devrait ainsi s’élever à 1035 € par mois à partir du 1er novembre prochain au lieu de 555 € en moyenne aujourd’hui.
Un premier pas
Une nouvelle accueillie avec satisfaction par Monique et Jean Paul Dauge qui recevaient la délégation gouvernementale sur leur exploitation de grandes cultures à Luzillat. À 79 et 74 ans, le couple n’en a pas terminé avec le métier. Si Jean-Paul Dauge a désormais un statut de retraité, son épouse, Sylvie, est toujours en activité comme cheffe d’exploitation mais depuis quelques années seulement. Autant dire qu’elle ne bénéficiera pas du dispositif de la loi Chassaigne qui ne concerne pas les conjoints, statut qu’elle a pourtant revêtu durant de longues années. Sur ce point, André Chassaigne dit « poursuivre le combat collectif » pour que les conjoints collaborateurs et aides familiaux ne soient pas laissés de côté par la réforme des retraites. « Une nouvelle proposition sera présentée dans les mois à venir » a-t-il indiqué.
Retraite et renouvellement
des générations
Les professionnels présents lors de ce déplacement ont unanimement salué l’entrée en vigueur prochaine de la loi Chassaigne. Pour Philippe Panel, président de la MSA Auvergne, « cette revalorisation répond à une attente forte de la profession. Mais son financement réside aussi dans le revenu décent dont doivent bénéficier les agricultrices et agriculteurs ».
De son côté, David Chauve, président de la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme et secrétaire général de la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes, a salué « le franchissement d’une première étape, mais il reste à avancer sur les statuts des conjoints collaborateurs qui sont souvent la cheville ouvrière des exploitations ». Le président Chauve a par ailleurs souligné le lien fort entre retraite, transmission et installation. « Plus de 50 % des exploitants ont plus de 50 ans. Nous sommes donc confrontés à un véritable enjeu de renouvellement des générations dans lequel le montant des retraites joue un rôle important dans l’attractivité du métier (…) Un revenu décent et une retraite équilibrée permettent en effet de mettre en place des moyens pour transmettre plus facilement du capital » a-t-il indiqué.
« Est-ce qu’en 2025 nous aurons remplacé tous nos agriculteurs qui partent à la retraite ? Car tout est lié a lancé le ministre de l’Agriculture. Un remplacement générationnel nécessite d’accompagner ceux qui partent en retraite et ceux qui s’installent ». Pour Julien Denormandie, « la retraite n’est que le début du commencement de l’accompagnement des nouvelles générations. »
Et le Premier ministre de conclure par ces mots : « la loi Chassaigne s’inscrit dans une politique globale que nous conduisons au service de notre souveraineté économique et nationale (…) Pas d’agriculture sans agriculteurs, le métier doit donc être attractif du début à la fin. »