Filière lait
Relancer l´interprofession laitière départementale
Filière lait
La seule solution pour mieux valoriser le lait du Cantal et affronter une réforme de la Pac qui entraînera le prix du lait à la baisse, c´est de relancer l´interprofession laitière départementale. C´est ce qui est ressorti de la journée laitière organisée le 4 septembre à Arpajon par la FDSEA et les JA. Les producteurs demandent aux entreprises de revenir autour de la table dès le mois d´octobre.
Tout le monde est d´accord : le seul moyen d´amortir les effets de la réforme de la Pac et de redonner des perspectives à la filière laitière, c´est d´améliorer la valorisation des produits, de miser sur la différenciation, en particulier au travers des AOC ou du signe "montagne". Pour y parvenir, encore faut-il que les acteurs d´une filière déchirée par les conflits acceptent de s´asseoir autour d´une même table et de travailler ensemble.Une demande très clairement formulée par les 200 agriculteurs réunis jeudi dernier à Arpajon-sur-Cère à l´initiative de la FDSEA et des Jeunes?agriculteurs.?Nombre d´entre eux ont exprimé sans détours une extrême lassitude vis à vis des querelles et de l´attitude des entreprises à l´égard des producteurs, en appelant de leurs voeux le retour d´un dialogue interprofessionnel."La filière est en panne""La filière laitière est aujourd´hui en panne alors qu´elle était jusque-là un modèle pour l´économie départementale", avait déclaré Louis-François Fontant, président de la Chambre d´agriculture, en concluant une matinée consacrée à des exposés techniques. S´organiser, c´est ce qu´ont fait depuis longtemps les producteurs de Roquefort en mettant en place une interprofession qui gère les volumes mis en marché, définit des prix différenciés en fonction des valorisations et répartit la valeur-ajoutée,?a?témoigné?Jacques Bernad,?représentant de la Confédération?générale?de Roquefort.Un modèle pris en exemple. "Nos entreprises sont-elles prêtes à se mettre autour de la table pour parler de l´organisation du marché et de prix différenciés en fonction de la valorisation du lait ?", interrogeait?directement?Antoine Croutes, président des JA, en fustigeant l´absence des responsables de Lactalis. Groupe toutefois représenté par M. Condamine qui a lu une lettre suggérant justement de "reformer une interprofession".Les entreprises prêtes à renouer le dialogue"Le système de la "marmite" de Roquefort est tout à fait adaptable ici. Nous avions même fait en 1998 une proposition s´inspirant de ce modèle", assurait Claude Auriac, représentant 3A. "Je dis depuis longtemps qu´il faut d´abord maîtriser les volumes de fromage mis en marché. Car lorsqu´on gère les volumes, on maîtrise le prix", reprenait Jean Vigier, président de l´Ulag (Union laitière Auvergne-Gévaudan)."Il est urgent de relancer l´interprofession. Je demande qu´elle se réunisse dès le mois d´octobre pour travailler à l´organisation du marché et à la valorisation de nos atouts", déclarait en fin de journée Patrick Escure, président de la FDSEA. En exhortant les producteurs "à ne pas se tromper d´objectif, à se rassembler pour soutenir des projets et avancer avec les entreprises".P. PiganiolPour plus d´informations, lire l´Union agricole et rurale du samedi 6 septembre 2003.