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Quels changements pour les prophylaxies à partir de cette campagne ?

Adoptée en 2016, l'application de la LSA avait été fixée au 21 avril 2021, le temps pour les États membres de préparer l'adaptation de leur législation. Pour vous éleveurs, l'impact principal va concerner l'évolution de la prophylaxie IBR.

© GDS Creuse

La Loi de Santé Animale (LSA) est un texte européen visant à harmoniser la gestion des maladies animales dans les Etats membres. Elle fixe des règles de surveillance et de gestion pour 63 maladies animales, dont l'IBR ou la brucellose.

La reconnaissance du programme français IBR
Fruit d'un long travail (cf. article du 20 octobre 2021), l'assainissement IBR en France permet à de nombreux cheptels de bénéficier de garanties « indemne d'IBR » et d'allégements dans les échanges commerciaux. Les modalités du programme national issues de l'arrêté ministériel du 31 mai 2016 sont différentes des règles fixées au niveau européen. L'enjeu était de faire reconnaître la qualité du travail accompli afin que l'historique des cheptels indemnes soit reconnu et qu'ils puissent basculer directement vers le statut « indemne allégement » dans le cadre des nouvelles appellations. C'est ce qu'est parvenu à obtenir GDS France avec la publication le 10 novembre 2020 de la Décision d'exécution (UE) 2020/1663.

Pour les cheptels indemnes depuis plus de 3 ans, des évolutions importantes
Statistiquement, la surveillance d'une pathologie en élevage passe par un dépistage de tous les animaux lorsqu'il y en a peu et plus ce nombre devient important, plus le dépistage peut ne concerner qu'un nombre limité de bovins, s'ils sont représentatifs de l'ensemble du cheptel. C'est ce qui permet de conserver une garantie de troupeau avec une surveillance sur un échantillonnage d'animaux. Pour les cheptels « indemne d'IBR » depuis plus de 3 ans, la surveillance se fera sur analyse sérologique d'un lait de tank annuel en élevage laitier et sur un nombre limité de sérums en élevage allaitant. Pratiquement, pour les élevages détenant au plus 40 bovins de plus de 24 mois, tous les animaux seront dépistés, et pour ceux en ayant plus, seuls 40 animaux seront à prélever, définis suivant un algorithme. Compte-tenu du risque épidémiologique, les élevages détenant un atelier dérogataire ou un centre de rassemblement ne seront pas éligibles à ces allègements.

Pour les cheptels non indemnes, un renforcement du dépistage...
Lorsqu'un animal est contaminé par l'IBR, il reste porteur à vie du virus et, le plus souvent, il fabrique des anticorps marqueurs en grande quantité, facilitant son identification. Mais parfois, le virus reste latent dans les ganglions trijumeaux et la production d'anticorps est plus faible. Cela explique le recours à une analyse individuelle de tous les bovins de plus de 12 mois dans les cheptels non conformes ou en assainissement, afin de gagner en sensibilité analytique et ainsi identifier des animaux porteurs qui ne l'auraient pas été en analyse de mélange, même si l'impact financier est important. Une fois la qualification « indemne » obtenue, la surveillance se poursuit pendant 3 ans en analyses sérologiques de mélange sur tous les animaux de plus de 24 mois ou en analyses bimestrielles sur le lait. Pour cette année de transition, les cheptels « en cours de qualification » seront soumis au même dépistage que les indemnes depuis moins de 3 ans.

... et des règles aux mouvements
Les animaux connus positifs ou issus de cheptels « non conforme » ne peuvent aller qu'à l'abattoir en transport direct et les animaux vaccinés peuvent aller en atelier d'engraissement dérogataire. Les bovins issus de cheptels non indemnes et non connus positifs doivent faire l'objet d'un dépistage dans les 15 jours avant départ, accompagné d'une quarantaine de 21 jours (cette dernière mesure étant d'application progressive). Si le résultat est négatif, ces bovins peuvent être introduits dans tous les élevages mais dans les années qui viennent, les élevages « indemne d'IBR » ne pourront plus introduire que des animaux issus d'élevages « indemne d'IBR ».

Un objectif final d'éradication fixé à 2027
Le renforcement des mesures appliquées dans les élevages non indemnes va progressivement s'appliquer aux ateliers dérogataires. Dès 2022, ils ne pourront introduire que des animaux indemnes ou ils devront vacciner les animaux non indemnes. Puis la détention d'animaux positifs va devenir interdite et en 2026, les ateliers dérogataires bénéficieront à leur tour de garanties « indemne d'IBR ».

Un début de campagne de prophylaxie décalé cette année...
Habituellement programmé le 1er octobre, le début de la campagne de prophylaxie a été décalé au 2 novembre. Nous étions en effet dans l'attente des éléments techniques et informatiques permettant le paramétrage de la campagne. Pour les élevages indemnes depuis plus de 3 ans et ayant plus de 40 bovins de plus de 24 mois, un algorithme de sélection des animaux à prélever a été mis au point. Il sera indiqué sur le Document d'Accompagnement des Prophylaxies (DAP) et une copie sera envoyée aux éleveurs pour qu'ils puissent préparer les animaux concernés le jour de la prophylaxie. La prophylaxie sera validée si au moins 80 % des animaux présents sur le DAP ont été prélevés Si le vétérinaire juge le temps de réalisation de la prophylaxie excessif (moins de 32 bovins à l'heure), il pourra indiquer une majoration horaire sur la première page du DAP, obligatoirement signée par l'éleveur.

... et une évolution qui ne concerne que l'IBR pour cette année
Concernant la brucellose, une évolution est prévue mais elle ne va pas s'appliquer sur cette campagne. Le dépistage concerne 20 % des animaux de plus de 24 mois, pour les élevages ayant plus de 200 bovins, il y aura donc plus de 40 animaux à prélever pour valider la campagne Pour les élevages en plan paratuberculose, il faudra également respecter la liste des animaux à prélever. Enfin, vous pourrez compléter ces prélèvements réglementaires sur d'autres animaux si vous souhaitez dépister la grande douve, effectuer des diagnostics de gestation avec dosage des PAG ou autre analyse pour laquelle le sérum sert de support.

Une évolution des prophylaxies pour un bénéfice collectif
L'application des mesures IBR de la LSA, fruit d'un travail collectif initié il y a 25 ans, va permettre à l'élevage creusois dans sa globalité de bénéficier d'un allégement de plusieurs centaines de milliers d'euros. C'est l'évolution naturelle d'une prophylaxie, comme on l'a connu par le passé pour la brucellose ou la tuberculose, et cela va permettre de financer le plan BVD en limitant le recours aux fonds de réserves de votre GDS. Nous restons à votre disposition ainsi que vos vétérinaires pour tout renseignement complémentaire.

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