Quelles pistes pour économiser le carburant ?
Le carburant utilisé par les machines agricoles représente plus du tiers de l’énergie consommée en agriculture. À titre indicatif, le prix de ce carburant représente à lui seul 40 % du coût total d’utilisation d’un tracteur.
L’introduction de mesures d’économie du carburant peut jouer un rôle significatif sur le résultat économique de l’exploitation, avec également un bénéfice environnemental. Quels sont les facteurs principaux qui influencent la consommation ? En dehors de la spécificité de chaque exploitation, il existe des dénominateurs communs : choix des méthodes culturales, nombre d’opérations, choix du tracteur ou réglage des équipements (pression des pneus par exemple), etc. Travailler au juste potentiel du matériel, c’est-à-dire avec des machines dont la performance est adaptée au nombre de jours agronomiquement disponibles, seul ou à plusieurs, est probablement la solution la plus efficace en termes d’économies d’énergie. Elle cumule le double intérêt d’une réduction de la consommation directe (un chantier de semis en 3 m consomme plus à l’hectare qu’en 4 m) et indirecte (énergie mobilisée pour la fabrication des machines) si le matériel est bien valorisé, la somme investie par hectare est moins élevée. Pour les automoteurs et les tracteurs, remplacer et nettoyer le filtre à air si les conditions de travail sont poussiéreuses. Contrôler les injecteurs et régler les soupapes, selon les préconisations du constructeur. Un passage au banc d’essai permet à la fois de déceler les dysfonctionnements, mais aussi de connaître les plages de régime les plus économiques de son tracteur. L’utilisation d’une huile de transmission bas de gamme, dont l’indice de viscosité à froid est inadapté, augmente les pertes internes. Pour les outils, veiller à affûter les pièces coupantes à bon escient et à graisser régulièrement les parties mobiles, en suivant les préconisations constructeur. Pour les outils de travail du sol, plus la profondeur est grande, plus le volume de terre remué est important. Adapter les réglages en fonction des interventions : profondeur de travail, régime de rotation des outils, réglages de la charrue, etc. Sur les tracteurs, bloquer les différentiels pour les travaux de traction. Pour se déplacer, un tracteur doit vaincre sa résistance au roulement. Il consomme donc une partie de son énergie pour faire avancer son propre poids. Cette résistance est d’autant plus élevée que le tracteur est lourd et que le sol est meuble. Il faut également éviter de promener des masses inutiles type lestage ou chargeurs frontaux sur la route ou pour les travaux réclamant peu d’adhérence. Lors des travaux de traction, un tracteur qui ne patine pas (patinage inférieur à 10 %) est souvent le signe d’un surlestage. Le soulager libère quelques chevaux supplémentaires.
La suite dans le Réveil Lozère, page 10, édition du 29 janvier 2015.