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Quand un gisement local permet de gagner en autonomie énergétique

La communauté de communes du pays de Salers nourrit un ambitieux projet de méthanisation à l’échelle de son territoire qui pourrait profiter au plus grand nombre.

Lors des réunions entre les élus et les chargés d’études, l’accent est mis sur la nécessité d’éviter une “fracture énergétique”.
Lors des réunions entre les élus et les chargés d’études, l’accent est mis sur la nécessité d’éviter une “fracture énergétique”.
© RSA

Et si la facture énergétique de tout un (large) territoire baissait d’un coup ? Celle d’exploitations agricoles, d’habitations individuelles, d’entreprises locales ou de bâtiments communaux... Et même du parc de véhicules utilitaires, comme ceux qui collectent les ordures ménagères, par exemple. L’étude qui est actuellement conduite en pays de Salers(1) s’appuie sur une idée simple : consommer localement une énergie que l’on est capable de produire sur place. La méthanisation permettrait en effet de produire du gaz, de la chaleur et de l’électricité en valorisant les effluents d’élevage et autres déchets verts. Le projet d’Olivier Bouttes, président de Terrajoule, semble avoir séduit le conseil communautaire que préside Bruno Faure.

N’exclure personne

Tout démarre par une étude de faisabilité qui recense, d’une part, le gisement potentiel des matières premières méthanisables (agricoles, agroalimentaires, déchets verts, etc) et, d’autre part, quantifie les débouchés du biogaz avec, naturellement, toujours à l’esprit la rentabilité économique de l’opération, qui conditionnera la motivation des différents acteurs. “Pas question de se contenter de faire tourner un logiciel, nous menons, avec la complicité de la jeune société Afyren, spécialisée dans l’ingénierie en microbiologie, un vrai travail de terrain”, résume M. Bouttes. Des questionnaires ont été adressés à une trentaine d’exploitations représentatives d’un système d’élevage associé à un territoire donné et aux collectivités locales. L’idée d’un unique méthaniseur qu’on viendrait alimenter a été vite écartée, Bruno Faure faisant valoir l’étendue d’un territoire à l’activité disséminée, et le coût ruineux du transport. Ainsi peut-on envisager de petites unités individuelles ou collectives, dont le biogaz serait prélevé par un camion citerne, sur le principe de la collecte du laitier.  Quant à la localisation de la centrale, Olivier Bouttes suggère qu’elle soit installée au plus près du gisement le plus important : le centre d’enfouissement de déchets de Drugeac, site d’une installation déjà classée, fermée en 2012. Situé à trois kilomètres à vol d’oiseau de la future zone d’activité de Salers, des conduites de gaz permettraient à des entreprises de profiter de l’énergie produite localement, ou même du réseau de chaleur. La distillerie Couderc serait parmi les premières à s’intéresser de près à cette solution. “Pour être mené à bien, le projet de circuit court a besoin de l’assentiment de ceux qui utiliseront l’énergie comme de ceux qui amèneront la matière première”, admet le responsable de Terrajoule en rappelant l’excellente valeur fertilisante (et non odorante) du digestat, ce résidu issu de la production de biogaz. “Les premières esquisses de scénario devraient se profiler fin avril, début mai”, estime Fabrice Le Turluer, chargé de l’étude. Il mise sur une restitution courant juillet.

 

(1) L’intercommunalité fédère 27 communes des cantons de Salers, Pleaux et Saint-Cernin.

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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