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Bovins viande
Quand la décapitalisation s’accélère

Les éleveurs ont rendez-vous les 6 et 7 février prochain à Guéret, en Creuse, dans le cadre du congrès de la Fédération nationale bovine. En amont de cet évènement, les journaux agricoles du Massif central vous proposent de faire le tour d’une filière dont l’avenir pourrait être prometteur à plusieurs conditions…

La production a diminué en France en 2012. Les abattages ont reculé de 5% et ils devraient accuser une nouvelle baisse de l’ordre de 2% en 2013.
La production a diminué en France en 2012. Les abattages ont reculé de 5% et ils devraient accuser une nouvelle baisse de l’ordre de 2% en 2013.
© La Creuse agricole et rurale

Coincée entre une consommation légèrement en repli et des coûts de production record, la filière viande bovine a accusé, l’an dernier, un nouveau recul de son cheptel.
L’Idele vient de publier un document où il revient en détail sur les principaux indicateurs économiques de l’année 2011 pour la viande bovine. En 2011, la production de viande en France a été particulièrement forte, surtout au premier semestre. Du coup, avec une consommation morose, la France (comme l’UE) est redevenue en 2011 exportatrice nette pour la première fois depuis 2003. Mais cette production a été surtout nourrie par beaucoup de réformes de femelles. Cela s’est traduit par une décapitalisation, une première depuis sept ans pour le cheptel de vaches allaitantes qui a reculé de 2,4% d’un mois de décembre à l’autre. Cette décapitalisation n’est pas propre à la France : elle a touché en 2011 tous les pays qui ont un cheptel allaitant significatif, l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Allemagne, la Belgique… Il faut y voir les effets de la sécheresse, qui a sévi au printemps 2011 dans la plupart des pays de l’Ouest européen. Alors que les éleveurs allaitants avaient leurs trésoreries dégradées par quatre ans de crise, il fallait faire face à des achats de fourrage supplémentaires… au moment où les cours des céréales et des oléagineux étaient à nouveau au plus haut depuis l’été 2010. Les coûts de production ont en effet dépassé leur précédent record dès avril 2011: l’IPAMPA viande bovine est resté continûment à très haut niveau depuis lors.

La tentation de produire des céréales
La rentabilité des grandes cultures et du lait paraît à beaucoup davantage porteuse, ce qui encourage le désengagement des exploitations mixtes de la production de viande bovine. L’Idele analyse à juste titre que «la réforme de la PAC vient se greffer là-dessus, avec toutes les incertitudes sur le budget global, mais aussi sur l’harmonisation des DPU, les primes couplées et les aides du deuxième pilier (ICHN et la PHAE). Tout particulièrement, parmi les propositions de la Commission européenne, le projet de sanctuarisation des prairies permanentes dans le cadre du verdissement obligatoire ne constitue pas un signal positif. Pourtant, face aux aléas climatiques et économiques toujours plus fréquents, il est fondamental de sécuriser les systèmes bovins viande». En France, cela passe aussi par une plus grande autonomie fourragère, donc par des systèmes qui ne soient pas contraints au «tout prairies permanentes». L’introduction de rotations incluant des cultures d’herbe productive est préconisée partout dans le monde afin de maîtriser les coûts de production et de mieux respecter l’environnement. Et de conclure : «Il serait paradoxal que l’UE prenne le chemin inverse!»

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