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Sommet de l'élevage
“Plus de pilote dans l’avion depuis le départ de Barnier”

Les organisateurs du Sommet et les professionnels choqués par l’absence de Bruno Le Maire. Un désistement qui laissent “orphelins” les éleveurs en détresse.

© P.O.

"Il viendra". Certains dans les rangs de la profession agricole ne pouvaient, ni ne voulaient croire il y a une semaine seulement à un possible désistement du ministre de l'Agriculture au Sommet de l'élevage que d'autres auguraient après les débordements intervenus en septembre au Space. Las. En pleine crise de l'élevage, Bruno Le Maire, qui avait essuyé l'an dernier l'ire des éleveurs du grand bassin allaitant, a visiblement choisi d'esquiver, préférant s'expatrier le temps d'un voyage en Inde, officiellement pour y préparer la prochaine présidence française du G20. Une version "diplomatique" qui ne passe pas chez les organisateurs du Sommet, ni du côté des paysans. "Depuis le départ de Michel Barnier, nous avons l'impression qu'il n'y a plus de pilote dans l'avion", relève Jacques Chazalet, président de la FRSEA Massif central. Tandis que pour le patron du Sommet, Roger Blanc, cela ne fait aucun doute : "Le ministre s'est défilé". Une première - perçue comme un "manque de respect" - dans l'histoire de cette manifestation de l'élevage qui s'est imposée au fil des ans comme le premier rendez-vous professionnel européen autour de l'élevage bovin.

Sommet "vu du ciel"

Mais pour les éleveurs réunis sous la bannière de la FRSEA, pas question de simplement prendre acte de cette absence. À l'heure où leur ministre devait s'envoler pour le continent asiatique, ils ont souhaité lui adresser un message clair en déployant une banderole de 20 mètres de long, où l'on pouvait lire "le Sommet de l'élevage vu du ciel" aux cris de "Le Maire dégonflé". "Sous un discours positif de façade, Bruno Le Maire n'a pour le moment proposé aucune solution viable, ni durable, alors que tout reste à faire pour redonner des perspectives à l'élevage qui reste un moteur de l'économie française avec pas moins de sept emplois induits par éleveur", fustige Patrick Bénézit, président de la section régionale bovine du Massif central. Et le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, de marteler : "Les producteurs ne peuvent pas continuer à vivre de prêts court terme en prêts court terme ou à l'aide d'autres pansements inefficaces, ils veulent pouvoir vivre du prix de leur produit". Si Bruno Le Maire n'était pas en mesure de répondre sur cette question du prix, les éleveurs du Massif central attendaient au moins des avancées en faveur d'une dynamisation de la politique d'export en direction des pays tiers pour la viande bovine. "Il est du ressort de la diplomatie française de s'emparer enfin de ce dossier", insiste-t-on du côté de la FNB (Fédération nationale bovine).


Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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