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Pâturer plus et mieux car «une vache est faite pour manger de l'herbe...»

Huit éleveurs altiligériens ont suivi la formation «Une pâture adaptée pour des systèmes d'exploitation durables» proposée par la Chambre d'Agriculture.

Sur le terrain le groupe analyse la pertinence de l'organisation du pâturage chez Stéphane Ferret.
Sur le terrain le groupe analyse la pertinence de l'organisation du pâturage chez Stéphane Ferret.
© HLP

«Vendredi on sort les vaches» dit Stéphane Ferret de St Pierre Duchamp en conclusion de la demi-journée de formation "Une pâture adaptée pour des systèmes d'exploitation durables" qui s'est déroulée sur ses terres le 6 mars. Le groupe de 8 exploitants vient de faire le tour des parcelles dédiées au pâturage qui ont été repensées sur cette exploitation pour répondre à 2 objectifs : valoriser au mieux les pâtures et assurer une autonomie fourragère, et ils en ont conclu que les bêtes peuvent aller brouter.
Producteurs laitiers ou allaitants, ces 8 exploitants ont chacun sur leur exploitation mis en place une formule pour essayer de répondre à ces 2 objectifs. Mais chacun a fait ses propres choix en fonction de son parcellaire, sa rotation, les besoins de son troupeau... Ainsi sur les 8 participants à ce module de formation proposé par la Chambre d'Agriculture de Haute-Loire et animé par un technicien spécialisé Quentin Pignol, tous ont fait des choix différents. Pâturage au fil, pâturage tournant, 7, 21 ou 42 paddocks, paddocks de 3 jours, d'1 jour ou d'1/2 journée... à chacun sa formule.

À chacun sa solution
C'est en 2018, qu'ils ont suivi cette formation de 4,5 jours sur le terrain et une journée en salle. Quentin Pignol explique : «Cette première journée très théorique, appuyée par de la cartographie, aborde plusieurs points : les besoins des animaux, la dynamique de pousse d'herbe, les effets de la complémentation, les aspects économiques, les temps de travaux, les astuces... Et en fonction de tout cela, différents types de pâturages peuvent être envisagés. Ensuite, la formation conduit les participants sur le terrain pour mettre en application la théorie».
À l'automne, une journée bilan permet de mettre en commun ce que chacun a mis en place chez lui, avec une analyse des points positifs et négatifs et un debriefing sur la suite à donner. Ce module prévoit aussi une 1/2 journée individuelle avec le technicien sur chaque exploitation.
Stéphane faisait pâturer au fil. Aujourd'hui il a opté pour le pâturage tournant avec 7 paddocks de 3 jours sur une surface de 24 ha.
Pour cela, il a dû «redécouper ses parcelles», refaire des clôtures et même créer un chemin. C'est certes beaucoup de travail pour la mise en place mais c'est prévu pour durer. Il devra aussi revoir quelques points d'eau pour éviter d'avoir à amener la tonne dans certaines parcelles. En parallèle, suite à la formation, comme ses collègues, il a aussi travaillé sur l'entretien des prairies naturelles et temporaires. Le but recherché par tous les éleveurs du groupe, on l'a dit, c'est l'autonomie fourragère et un plus grand temps de pâturage, car comme l'a simplement dit l'un d'eux : «une vache est faite pour manger de l'herbe...».

Économie de temps et d'argent, gain en bien-être
Même si c'est encore un peu tôt pour en tirer des conclusions, car «il faut compter 2-3 ans au moins pour ajuster les systèmes», les éleveurs ont déjà relevé certains points positifs. Une bonne organisation du pâturage, permet effectivement d'allonger le temps de pâture. «Avant je sortais les vaches 4 mois dans l'année, voire moins, souligne un éleveur laitier. Maintenant j'espère les sortir jusqu'à 8 mois». Les bénéfices sont divers : gain en temps de travail, en temps passé sur les tracteurs, économie de carburants et sur les charges pour le matériel, moins de fumier à sortir, gain en autonomie et c'est important en cas de sécheresse, économie de concentré, un plus pour le bien-être de nos animaux et de nous éleveurs... Notons qu'il y a quand même quelques freins à une telle organisation du pâturage. Le premier cité par les agriculteurs, c'est le parcellaire et la propriété. En effet il n'est pas toujours facile d'avoir un îlot suffisamment important aux abords du bâtiment, et les échanges sont parfois compliqués. Mais pour beaucoup, le principal frein, c'est le changement d'habitudes dans l'assolement, l'utilisation des surfaces... «pas toujours facile de remettre en cause nos pratiques».
Satisfaits de cette formation, les 8 agriculteurs particulièrement motivés, ont demandé une suite et se sont inscrits cette année pour un complément de formation avec 3 matinées terrain et une journée bilan.
Ils veulent poursuivre les applications mises en place, corriger les éventuelles erreurs voire approfondir et aller plus loin dans les aménagements de leurs pâturages.

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