Objectif, m'installer en avril 2025
À 17 ans, Alban Vernet est pressé de s'associer avec son père. Il est pleinement engagé dans son parcours avec pour objectif de s'installer en Gaec dès avril 2025.
À 17 ans, Alban Vernet est pressé de s'associer avec son père. Il est pleinement engagé dans son parcours avec pour objectif de s'installer en Gaec dès avril 2025.
Alban Vernet est un jeune homme heureux mais un jeune homme pressé. À peine libéré de ses études, un Bac Pro CGEA suivi à Brioude-Bonnefont en poche depuis juin, il se lance déjà dans son projet d'installation. Il n'aura 18 ans qu'en octobre prochain, mais c'est un garçon qui n'aspire qu'à être agriculteur en Gaec avec son père Richard.
Aujourd'hui l'exploitation, Earl de Peymarie sur la commune de Bellevue la Montagne, est aux mains de son père Richard Vernet 48 ans. Un élevage de 65 laitières et leurs génisses de remplacement, pour 2/3 montbéliardes et le reste en prim'holsteins, valorise 110 ha de SAU dont 50% en herbe et le reste en maïs, céréales et 2 ha de betteraves. Le troupeau affiche une production laitière moyenne de l'ordre de 8500 litres. Pour compléter et assurer un revenu complémentaire, 2 bâtiments tunnels accueillent 8 800 poulets en intégration avec les Fermiers de l'Ardèche.
C'est sur cette exploitation, à laquelle pourrait s'ajouter la reprise de 55 ha et un bâtiment sur la même commune suite à un départ en retraite, qu'Alban ambitionne de s'installer. "C'est un rêve depuis tout petit. J'ai toujours voulu devenir agriculteur" confesse-t-il les yeux brillant à l'idée de très vite y arriver.
Installation en avril 2024
Alban s'est lancé à corps perdu dans son projet d'installation. Il doit donc faire un stage obligatoire et a choisi le Service de Remplacement (SR) pour maître de stage. Mais il est très jeune, trop jeune ; il ne peut pas se retrouver seul sur une exploitation alors qu'il n'est pas majeur. Mi-août, il entre donc au SR pour assurer des remplacements sous la surveillance d'un exploitant présent sur la ferme. Et dès octobre, il pourra débuter son stage sans aucune restriction. La loi, c'est la loi, il devra prendre son mal en patience.
Même s'il vient à peine de commencer au SR, Alban trouve l'expérience intéressante et enrichissante. "Comme je n'ai pas fait de BTS, je n'ai pas fait beaucoup de stages. Grâce au SR, je vais voir d'autres productions, d'autres systèmes… Je vais continuer à apprendre. Il ne faut pas rester fixé sur ce que l'on fait chez soi". Travailler à l'extérieur, c'est aussi pour lui, l'occasion de gagner un peu d'argent avant de prendre les rênes de sa propre exploitation.
Il a tout son parcours en tête. Il est déjà inscrit pour une formation, “J'agis demain“, avec les Jeunes Agriculteurs qu'il suivra cet automne, il a commencé à travailler sur son étude économique et réfléchit au plan de mise aux normes du bâtiment vaches laitières. "Une fois mes stages faits, mon étude bouclée, je souhaite déposer mon dossier en janvier pour m'installer en avril" explique-t-il. Les études ne le passionnaient pas voire le rebutaient : "j'ai fait juste le nécessaire pour avoir mon bac. Il fallait que je l'ai car je ne voulais pas repartir dans une formation adulte". Mais désormais, il s'investit dans son projet d'installation avec toute sa volonté et son impatience. Richard, son père, ne l'a pas forcément encouragé à s'installer au vu des difficultés de l'agriculture et de l'élevage, et en particulier de l'élevage laitier : "depuis 26 ans, travailler tous les jours, sans un seul jour à soi, c'est un métier difficile" lance-t-il. Mais c'était sans compter sur la détermination de son fils, que rien ne pourrait dérouter : "je veux m'installer, et même seul, je l'aurais fait".
Pour son projet, Alban ne va rien révolutionner. Les futurs associés vont garder les deux poulaillers pour un complément de revenu intéressant. Une production qui passionne moins Alban, même s'il reconnait que c'est intéressant. Le troupeau de laitières devrait monter à 80 ou 90 vaches avec une proportion de prim'holstein plus importante. Selon Alban, "les noires produisent plus, sont plus faciles à manipuler car moins têtues et plus calmes, et elles valorisent mieux l'herbe".
Pour ajouter encore une corde à leur arc, ils projettent d'engraisser des génisses croisées qui seront vendues entre 24 et 30 mois. Le bâtiment vaches laitières actuel est prévu pour 90 vaches donc ne nécessite pas d'extension. Et les génisses pourront, si l'opportunité se concrétise, loger dans le bâtiment de la structure à reprendre à 3 km du siège de l'exploitation.
Passionné et dynamique, Alban Vernet a rejoint les JA de son secteur d’Allègre dès 14 ans. C'est pour lui des occasions de parler du métier, d'échanger avec d'autres agriculteurs et de se mesurer avec d'autres lors d'une compétition qu'il affectionne, le labour.