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« Nous réclamons une retraite décente comme tout le monde »

Au lendemain de l'annonce du gel de six mois de la revalorisation des retraites, les responsables de la section régionale des anciens exploitants sont excédés par les promesses non tenues et entendent repartir au combat comme l'indique leur président, Jean-Claude Chalencon.

La section régionale des anciens exploitants s'est retrouvée dernièrement en séminaire, à Noirétable dans la Loire.
La section régionale des anciens exploitants s'est retrouvée dernièrement en séminaire, à Noirétable dans la Loire.
© Frsea Aura
Le Gouvernement a annoncé dernièrement vouloir différer la revalorisation des pensions de retraite prévue au 1er janvier 2026 au 1er juillet 2026. C'est un nouveau coup dur pour les retraités agricoles en particulier ?

Jean-Claude Chalencon : C'est la goutte d'eau dans un océan d'injustices. Ce gel des pensions sur une période de six mois, à l'heure où la situation des retraités agricoles de notre région se dégrade au quotidien, est inacceptable et doit être annulé. Comme l’ensemble de la population, les retraités agricoles subissent de plein fouet les augmentations des prix de l'énergie, des biens de consommation courante, ainsi que des mutuelles complémentaires, qui peuvent grimper de  + 10 % par an, notamment pour les plus âgés. Avec des pensions brutes souvent limitées à 1 188 €, il est tout simplement impossible de faire face à ces hausses. Il est donc urgent que des mesures soient prises pour rectifier le tir afin d'améliorer les conditions de vie des retraités agricoles, qui ont pleinement contribué à faire rayonner l'agriculture française.

Dans cet objectif, vous allez à nouveau rencontrer les parlementaires de la région. Quelle est votre principale revendication ?

J.C.C. : Comme le projet de loi Chassaigne le préconisait, nous souhaitons que la retraite minimum soit portée à 85 % du SMIC général pour les retraités ayant une carrière complète, avec une indexation automatique en cas d'augmentation dans le régime général. Particulièrement, nous demandons que les membres de la famille (conjoints, conjointes, aides familiaux) soient inclus dans cette mesure, en créant une loi visant à supprimer les écrêtements. Ces restrictions n’existent pas dans d’autres régimes, et il est temps d’y mettre un terme pour garantir un minimum décent de retraite pour tous. Par ailleurs, aujourd'hui, il existe une différence de près de 300 € en faveur des salariés. L’alignement des conditions d’attribution des minima de pensions des membres de la famille sur les règles plus favorables du minimum contributif des salariés doit être mis en œuvre très rapidement. La référence au SMIC agricole doit disparaître et être remplacée par le SMIC du régime général supérieur de 1,5 %.

Sur le volet familial, vous dénoncez aussi des inégalités de traitement par rapport notamment aux ressortissants du régime général ?

J.C.C. : Nous réclamons effectivement la mise en place d'une bonification forfaitaire à partir de trois enfants, calculée sur la moyenne des retraites françaises. Enfin, il n'est plus tenable que, suite au décès du conjoint, les veuves et veufs voient leurs revalorisations supprimées et leur pension diminuée, sachant que pour les salariés, la pension de réversion est exclue des plafonds. La demi-part fiscale en cas de veuvage doit également être rétablie et sécurisée.

Attendue depuis plusieurs années, l'intégration des 25 meilleures années dans le calcul de la retraite des agriculteurs devrait enfin aboutir…

J.C.C. : Cette mesure est essentielle pour garantir une retraite plus juste et plus représentative des efforts fournis tout au long de la carrière. Sa mise en œuvre doit être réellement opérationnelle au 1er janvier 2026. Nous ne pourrons supporter un report en 2028 comme le Gouvernement l'a suggéré récemment.

 

 

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